Le marché reprend son souffle
Les marchés du colza et du soja ont évolué en parallèle la semaine dernière et se stabilisent de conserve en ce début de semaine. À l'origine de la hausse, un manque de disponibilité de la graine de soja US aussi bien dans les ports pour l'export que dans les usines pour la trituration. Ce défaut de marchandise avait dans un premier temps été occasionné par le retard pris par les moissons. Ce n'est plus le cas puisque selon le département américain à l'agriculture (USDA), la récolte qui était achevée à hauteur de 70 % il y a 8 jours l'est à ce jour à hauteur de 81 %, soit un niveau comparable à celui des dernières campagnes. Le problème est maintenant de nature logistique.
Le transport fluvial aux USA est en perte de vitesse avec des bateaux hors d'âge et le transport ferroviaire qui s'y substituait est majoritairement et prioritairement mobilisé par le transport du pétrole de schiste. À noter que la récolte est toujours jugée très satisfaisante et des solutions seront certainement trouvées à terme pour l'acheminer, ce qui ne manquera pas de provoquer une détente des cours. Pour le moyen terme, il faut noter la révision à la baisse de la future récolte au Brésil estimée selon les derniers chiffres du Conseil international des céréales à « seulement » 91 millions de tonnes (-3 Mt) du fait de la sécheresse qui contrarie les semis.
Raffermissement des cours du poisLe colza, qui a buté sur la barre des 440 euros/t en fob Moselle, a pleinement bénéficié de cette surchauffe du soja, il s'inscrit en ce début de semaine en léger retrait à 337 euros/t du fait de la baisse des cours du pétrole eux aussi impactés par la production en hausse du pétrole aux USA.
Selon l'interprofession du pois (Unip), en pois standard, l'activité intérieure demeure plus que modeste, avec quelques transactions pour de petits volumes, à des prix voisins de 200 euros/t en départ. Dans un marché du blé en nette hausse par rapport à fin septembre, les cours du pois se sont légèrement raffermis. Mais l'écart de prix entre pois et blé fourrager, passé en un mois de +80 euros/t à +70 euros/t en rendu centre Bretagne, reste élevé, freinant les éventuels acheteurs de pois.
À suivre, l'évolution des prix du tourteau de soja qui ont flambé la semaine dernière dans le sillage de Chicago dépassant largement la barre des 400 euros/t sur le rapproché dans les ports bretons. Si cette tendance perdurait, cela pourrait redonner de l'intérêt au pois.
Concernant le pois jaune, toujours pas de transactions sur le marché de Rouen faute d'acheteurs. Paul Varnet