Le marché du colza gagne quelques euros

Le paysage est maintenant clairement dessiné. Les exportations et la trituration de graines de soja US restent excellentes, largement tirées par l'appétit chinois. Les achats se succèdent à un rythme important. Dans le même temps, chaque jour qui passe confirme, comme l'a montré le dernier rapport de l'USDA, l'importance de la récolte sud-américaine avec un potentiel estimé à ce jour à 145 millions de tonnes. Reste à savoir maintenant si les stocks disponibles encore en Amérique du Nord seront suffisants pour alimenter le marché jusqu'à l'arrivée des graines brésiliennes puis argentines. Pour l'heure le marché reste sceptique et c'est ce qui alimente la fermeté relative du complexe soja. Cette fermeté continue à être alimentée plus par les tourteaux que par les huiles qui souffrent d'un déclin de l'industrie du biodiesel aux États-Unis et en Argentine. À noter toutefois cette semaine, une pointe de fermeté en huile du fait du rebond du palme, conséquence de la chute de la monnaie locale. En variation journalière, les opérateurs scrutent la météo sur le Brésil où la sècheresse aurait déjà réduit la récolte de 10 % dans la région de Goiás et sur l'Argentine où le retour des pluies cette semaine après une période de chaleur exceptionnelle rassure les producteurs.
Restera à savoir, si le Brésil a progressé en matière logistique ou si, d'ici quelques semaines, la longueur des files de camion à l'approche des ports fera l'objet d'analyses précises et comparatives par les observateurs. De même la santé de l'économie argentine et le maintien à une échelle encore jamais atteinte d'une monnaie parallèle détermineront la volonté des producteurs argentins de livrer leur récolte ou de rester « assis dessus ». On parle dans la région de Rosario d'un véritable boum de la vente des « boudins » qui permettent de stocker les graines en bout de parcelles.
Marché soutenu par des problèmes logistiquesLe marché du colza gagne quelques euros cette semaine soutenu par celui du soja. Les arrivages de graines australiennes en Europe continuent à subir des retards et l'importante récolte canadienne est toujours victime d'embouteillages logistiques qui pour l'heure ne lui permettent pas de quitter le pays.
On s'interroge cette semaine sur l'impact d'un incendie dans l'usine de trituration de Rostock en Allemagne d'une capacité annuelle d'un million de tonnes. Les prix du tourteau ont connu une brève hausse à l'annonce de l'incendie, mais l'ampleur des dégâts n'est pas encore mesurée.