Le courant baissier s'est renforcé
Période du 14 au 20 mai. Durant cette période, la tendance des prix des céréales a encore été dominée par un weather market globalement favorable à une orientation baissière, avec l'amélioration des conditions de culture aux États-Unis, tempérées par la sécheresse en Russie alors que l'Europe de l'Ouest est parfois surabondamment arrosée. Pour ce qui est de la situation française, elle est généralement bonne et les prévisions optimistes de récolte qui commencent à se faire entendre (les organismes officiels se gardant d'en avancer) laissent présager de bonnes conditions de récolte. C'est surtout sa précocité qui préoccupe déjà les organismes stockeurs sur les dégagements de silo avant la moisson. Ces perspectives viennent peser sur le marché du blé et de l'orge, les prix de l'actuelle campagne s'étant encore affaiblis, à 186 euros rendu Rouen et la nouvelle cote 191 euros, dans un marché toujours aussi peu animé dans les deux cas. Chicago a clôturé lundi, en baisse de 4 cents, tandis qu'Euronext, après une courte consolidation, décrochait plus sévèrement : -2 euros sur l'échéance novembre, à 197,25 euros. L'orge fourragère s'inscrit dans la tendance baissière du blé, cotant 155 euros rendu Rouen en vieille récolte, 165 en nouvelle.
Résistance du maïsEn maïs, les semis s'achèvent dans de bonnes conditions avec toutefois un déficit hydrique dans le Nord-Est. Bien que la moisson s'annonce précoce, participant au souci de dégagement des silos, que le stock de report soit prévu élevé et que le maïs français manque de compétitivité à l'export, la tendance baissière affecte moins brutalement le maïs que les céréales à paille et se maintient à 170/171 euros fob Rhin. L'affaiblissement des disponibilités de l'Ukraine (dont les exportations atteignent déjà plus de 19 millions de tonnes (Mt)) contribue peut-être à cette résistance des cours du maïs, mais ce sont surtout sur les futures capacités de production ukrainienne que s'interrogent les opérateurs. L'Ukraine est devenue le 3e exportateur mondial de céréales avec 30,5 Mt estimé en 2013/2014, dont les deux tiers en maïs. La situation politique dans ce pays compte donc pour beaucoup dans l'équilibre des échanges internationaux du secteur. Les observateurs vont suivre avec une particulière attention les prochaines élections, d'autant que selon une récente étude présentée devant le dernier conseil céréales de France au sein de la production céréalière ukrainienne de 42,7 Mt pour la dernière moyenne quinquennale, celle des principaux oblasts séparatistes (Crimée inclue) représentait quelque 10 %.