Le commerce équitable en perte de vitesse
Comment poursuivre le développement du commerce équitable ? Après un rapide décollage, le marché montre des signes d’essoufflement. Max Havelaar, dont le label figure sur plus de 80 % des produits équitables, affiche +5 % de chiffre d’affaires en 2010. « La crise économique ne nous a pas aidés », analyse son directeur délégué France, Christophe Roturier. D’un côté, la flambée des matières premières déstabilise les petits producteurs du Sud. De l’autre, l’écart de prix avec les produits conventionnels freine l’appétit des consommateurs. Les Français sont aussi sollicités par plusieurs familles de consommation responsable qui quelquefois se chevauchent, comme le bio, le commerce éthique ou encore le mouvement « locavore » privilégiant les denrées proches du lieu de consommation. « Il est urgent de clarifier les labels, souligne la cofondatrice du groupe de réflexion et cabinet de conseil Utopies, Élisabeth Laville. Un tri est nécessaire pour en réduire le nombre. Le Guide des labels de la consommation responsable en compte aujourd’hui 101. » Un commerce équitable Nord-Nord est également en train d’émerger. Ethiquable vient tout juste de lancer une gamme « Paysans d’ici ». Celle-ci comprend une quinzaine de produits, avec comme dénominateur commun d’être équitable, biologique et local. La coopérative garantit qu’au minimum 40 % du prix payé par le consommateur revient au producteur. Elle s’engage aussi dans la durée.