Le colza résiste à la baisse du soja

Le climat s'avère idéal sur l'Amérique du Sud avec l'arrivée de pluies sur le nord du Brésil alors que le soleil brille à nouveau sur le sud du pays et l'Argentine. Le Conseil international des céréales après l'USDA table sur une récolte mondiale de soja de 312 millions de tonnes (Mt), et déjà certains prévisionnistes parlent pour le Brésil d'une récolte de 98 Mt tandis qu'elle pourrait atteindre 60 Mt sur l'Argentine. Tous les records seront battus si ces chiffres se vérifient. Il est en conséquence logique que les cours soient sous pression. C'est surtout vrai pour la graine au départ des États-Unis. Si les exportations marquent toujours une avance de 20 % par rapport à la campagne dernière, l'avance est en train de fondre alors que l'origine Brésil prend de l'ampleur dans le business, particulièrement vers la Chine. L'huile également, dans le sillage du pétrole, est en baisse, de même que celle de palme avec des stocks qui se reconstituent en Malaisie après l'épisode pluvieux qui a perturbé les récoltes. Le compartiment le plus solide reste celui des tourteaux avec une demande qui permet aux cours de résister.
Pour une fois le colza n'est pas entraîné dans la spirale baissière du soja. Il bénéficie des anticipations de récoltes pour la moisson 2015 qui aboutiraient à une forte baisse du disponible européen. Le colza profite également, dans une moindre mesure que les céréales, de la baisse, forte, de l'euro. Il suit enfin un léger rebond du pétrole lié au décès du roi d'Arabie saoudite. Ceci étant, la graine demeure dans un tunnel compris entre 355 et 365 euros la tonne (€/t), et l'abondance de soja ne semble pas, à court terme, pouvoir favoriser une poursuite des cours vers le haut.
Manque d'intérêts pour le poisSelon l'Unip, après la trêve hivernale, l'activité sur le marché du pois standard a repris modestement avec de petits achats du négoce et de quelques fabricants d'aliments sur le rapproché, sur une base de 230 €/t départ Eure/Eure-et-Loir. Sur fond de fermeté persistante en tourteau de soja (dans les ports bretons, le spot dépasse les 400 €/t), les prix du pois ont finalement peu bougé depuis début décembre. Le manque d'intérêts pour le pois, tant sur le marché intérieur qu'à l'export, est dû, aux dires des acheteurs potentiels, à ses prix trop élevés. Ainsi, en rendu Centre Bretagne, l'écart entre pois et blé fourrager est de +76/77 €/t. Le marché du pois jaune export est toujours au point mort, faute de demande norvégienne (pour la pisciculture) ou du nord-UE (pour l'alimentation humaine ou la fabrication d'ingrédients agroalimentaires).