Le colza de nouveau sous pression

FranceAgriMer a publié le 29 janvier les chiffres concernant la production et les utilisations oléagineuses françaises. En colza, l'organisme estime la production nationale à 5,233 millions de tonnes (Mt) pour janvier 2016, contre 5,16 Mt en septembre 2015. Les stocks de fin de campagne sont projetées en baisse de 41 000 tonnes (t), à 92 000 t sur la même période, mais reculent de 23 % par rapport à la campagne antérieure. Les importations progressent, évaluées à 1,3 Mt en janvier 2016, contre 1,1 Mt en septembre 2015. Cette hausse est essentiellement due aux importations d'origine pays tiers, qui passent de 700000 t à 950000 t. Celles en provenance de l'Union européenne (UE) reculent, passant de 400 000 t à 350 000 t. Les exportations s'élèvent à 1,36 Mt, contre 1,06 Mt antérieurement, essentiellement à destination de l'UE. Ce bilan équilibré permet à la graine française d'évoluer à un niveau de prix supérieur à celui de la campagne dernière, mais les courbes ne tarderont sans doute pas à se croiser. L'environnement est difficile. À la baisse du soja, se superposent plusieurs autres éléments. L'euro à 1,12 dollar est à son niveau le plus haut depuis mi-octobre 2015. Le pétrole est de retour dans la zone des 30 dollars le baril. Après une tentative de hausse alors que des réunions étaient prévues entre les tenants du maintien de la production et ceux favorables au contingentement, il semble que le bras de fer entre l'Arabie saoudite et les pétroliers américains soit appelé à se poursuivre. Si le pétrole, moins cher, semblait avoir des vertus, le pétrole si peu cher commence à plomber l'économie mondiale. Ainsi, depuis le rchés début de l'année, le CAC 40 a t-il dévissé de 12,3 %, et nos acheteurs de matières premières agricoles du Maghreb ou du Moyen-Orient sont à la peine.
Climat idéal sur la planète sojaLe trou d'air du soja, qui peut s'analyser, valeur 10 février, par l'absence au marché des Chinois pour cause de Nouvel An et des Brésiliens en raison du carnaval, est surtout occasionné par le climat idéal qui bénéficie aux producteurs sud-américains. Au Brésil, alors que le nord du pays est en conditions sèches, ce qui permet à la récolte de progresser avec des rendements laissant augurer une récolte record de 105 Mt, le sud du pays est copieusement arrosé, ce qui soulage les cultures. Même chose en Argentine où les pluies redonnent le moral aux producteurs. Le soja à Chicago marque une baisse assez nette d'autant que les exportations américaines sont en panne avec des Brésiliens qui, avec une monnaie dégradée, nourrissent « l'ogre chinois » en graines de soja. Paul Varnet