Le cacao, star de 2013, éclipse le café et le sucre
Contrairement à la plupart des matières premières agricoles, le cacao a fortement progressé cette année, bondissant d'environ 25% à Londres comme à New-York. Le cacao côté à Londres a d'ailleurs de nouveau atteint mardi un niveau record depuis septembre 2011, à 1 809 livres sterling la tonne. La conviction grandissante que le marché du cacao sera en déficit d'offre durant la saison 2013/2014 soutient fortement la hausse. Ce déficit est à la fois imputable à la contraction de l'offre et à l'expansion de la demande. En effet, les deux principaux exportateurs mondiaux de fèves de cacao, la Côte d'Ivoire et le Ghana, devraient connaître des récoltes un peu moins importantes cette saison qu'en 2012/2013, alors que l'appétit pour le cacao se renforce en Europe, aux États-Unis et en Asie. Etant donné le déficit sur le marché et le besoin d'investir dans le secteur pour suivre le rythme de l'augmentation de la demande à moyen terme, certains analystes tablent sur une poursuite de la hausse des cours pouvant atteindre 1 850 livres sterling la tonne à Londres et 3 050 dollars la tonne à New-York fin 2014.
Le café devrait, quant à lui, rester plombé par l'excès d'offre en 2014, après une année 2013 désastreuse, où l'arabica a plongé de 19% à New-York tandis que le robusta cédait près de 12% à Londres. La profusion d'offre est telle que l'épidémie de rouille qui a dévasté les cultures caféières d'Amérique centrale n'a pas eu d'impact sur les cours. Il faut dire que des récoltes surabondantes sont attendues en Colombie et au Brésil. Certains experts estiment que les cours du café pourraient reculer davantage en 2014, pour tomber à 95 cents la livre à New York et à 1 480 dollars la tonne à Londres à la fin de l'année prochaine.
Egalement touchés par l'abondance de l'offre en 2013, les cours du sucre ont, pour leur part, reculé de 15% à Londres et de 16% à New-York. En 2013/2014, ce marché devrait connaître sa quatrième saison consécutive de surplus. Un surplus en nette réduction toutefois par rapport à celui de la saison dernière. Le meilleur scénario qui puisse émerger en 2014 est un équilibre entre l'offre et la demande, mais cette perspective ne devrait effrayer personne, étant donné la forte augmentation des stocks à des niveaux records ces dernières années. Le marché du sucre devrait néanmoins effectuer une transition vers une saison de déficit en 2014/2015, et voir les prix monter au deuxième semestre 2014 à 19,5 cents la livre à New-York au dernier trimestre, selon les économistes.