Le Brésil, un acteur important en viande bovine
Le 25 octobre dernier, le SNIV titrait dans sa lettre hebdomadaire «la filière bovine française et le naufrage de Titanic».
Alors que l'Institut de l'élevage était plutôt optimiste quant à la situation actuelle des femelles et son évolution, leurs perspectives demeuraient plus pessimistes. La forte présence des exportateurs sud-américains (et surtout du Brésil) étant, selon eux, un bon exemple.
Des pays du Mercosur, ce dernier apparaît être en effet le plus important dans le secteur de la viande bovine. D'autant plus que depuis plusieurs années, sa contribution aux exportations mercosuriennes est importante.
Selon l'institut irlandais Bord Bia, la production brésilienne de bovins continue d'ailleurs à croître et la dominance de ce pays sur le commerce mondial est elle aussi en nette progression.
Le Brésil, un grand producteur
Au niveau de la production, les abattages brésiliens ont atteint 12,4 millions de têtes pour la première moitié de 2004 et les prévisions parlent d'une production totale de 7,7 millions de tonnes en 2004. Avec de telles perspectives, le Brésil deviendrait ainsi le plus grand producteur, avec 250.000 tonnes de plus que l'UE.
Le Brésil est aussi un grand exportateur. En effet, ses exportations ont augmenté de 36 % sur les six premiers mois de l'année. Plus précisément, ses exportations ont surtout progressé en mai et juin, avec des hausses de 68 % et 74 % respectivement.
D’autre part, avec l'arrivée de la viande bovine brésilienne (et argentine) sur le marché anglais notamment, la concurrence sur le marché européen de la viande a franchi une nouvelle étape.
Mais le principal marché pour le Brésil reste la Russie. Sur les neuf premiers mois de l'année, 113.000 tonnes de viande ont été exportées dans ce pays, dont 96 % sous forme congelée.
Cependant, avec la fermeture de ce marché, le Brésil se tourne désormais vers ses autres destinations privilégiées, comme l'Egypte, le Chili et l'Union européenne (et notamment les Pays-Bas, l'Italie et la Grande-Bretagne).
La France est moins concernée pour le moment, mais jusqu'à quand ? Le SNIV note d'ailleurs que les consommateurs ne sont pas a priori réticents à la viande d'origine étrangère, comme celle en provenance du Brésil. Ce dernier joue d'ailleurs la carte du «naturel», si chère au consommateur. D'autre part, les acheteurs pourraient être aussi très sensibles aux tarifs pratiqués.
Des tarifs qui facilitent la concurrence avec l'UE
La réelle facilité pour cette viande d'entrer en concurrence avec les produits européens provient surtout de son tarif beaucoup moins élevé, ainsi que de l’évolution ce ce dernier.
En effet, le prix brésilien s'élève à 1,05 euro/kg en moyenne, soit 1 % de moins qu’en 2003. Par contre, la moyenne dans l’UE atteint 2,05 euro/kg, soit 3 centimes de plus que l'année dernière.
Ainsi, même en ajoutant les coûts de transport et les taxes douanières, le bœuf brésilien demeure tout à fait compétitif en terme de prix.
Pour preuve, sur les huit premiers mois de l'année, 111.000 tonnes de viande d'origine brésilienne sont entrées dans l'UE.