Le blé russe hors-jeu… jusqu’à quand ?
Les dernières semaines de 2014 auront été placées sous le signe d’une très grande volatilité des prix du blé sur le marché mondial, Euronext notamment, ayant enregistré dans une seule journée des écarts de cotations de 10 euros.A travers ces sautes d’humeur, c’est sur une forte hausse que les marchés ont clôturé l’année dans une ambiance de faible activité, traditionnelle durant la période des fêtes. Les affaires ne reprendront leur cours qu’en début de semaine prochaine, permettant de mieux juger l’impact de l’annonce officielle, le 29 décembre, des mesures restrictives à l’exportation de blé prises par les autorités russes. Jusque-là, le manque de précisions concernant ces mesures a entretenu la volatilité et une hausse qui font fi des fondamentaux.
On sait, maintenant qu’à partir du 1er février, les taxes à l’export décidées par le Kremlin (15 % du prix +7,5 euros la tonne, sans pouvoir être inférieures à 35 euros la tonne) mettront l’origine russe hors-jeu sur le terrain international, jusqu’à la fin de la campagne. Officiellement du moins, car comme nous le faisait remarquer Michel Portier, directeur général du cabinet de conseil Agritel, on peut faire confiance à la faculté d’adaptation des Russes au contexte du moment. Que la chute du rouble s’arrête et que la rétention d’offres en culture se relâche, ces taxes à l’export pourraient fort bien être allégées, voire annulées, rendant le blé russe de nouveau compétitif sur le marché international. Ce n’est pas, souligne Michel Portier, une pénurie qui justifie ces restrictions à l’exportation, mais un manque conjoncturel de disponibilités en rapproché. Des volumes qui réapparaîtront tôt ou tard sur le marché, éventuellement sous forme de stock de report alourdi.