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Le blé dur en a-t-il fini avec la crise ?

La reprise des emblavements en blé dur, malgré un retard de 20 % par rapport à la moyenne quinquennale, est sensible. Elle constitue néanmoins un début de rattrapage à consolider.

Il aura fallu une crise pour que le blé dur retrouve une place légitime dans la pile des dossiers céréaliers plus ou moins oubliés depuis quelques années, à l'image du désintérêt pour sa culture dans l'Hexagone. Nous avons suivi l'évolution de cette crise faite d'une baisse quantitative et qualitative de l'offre, se traduisant par une hausse spectaculaire des prix. Si cette hausse a pu mettre en difficulté l'aval, elle a, en revanche, réveillé l'intérêt des producteurs, des organisations professionnelles et de l'Administration pour cette production menacée de déshérence.

La forte remontée des cours du blé dur et surtout l'écart creusé avec un blé tendre et autres céréales, en baisse, accompagnée par des mesures spécifiques de soutien, se sont traduites par une reprise sensible des emblavements. La dernière note du ministère de l'Agriculture sur la situation des cultures au 1er février fait état d'une augmentation de 10 % (13 % selon FranceAgriMer) des semis d'hiver de blé dur par rapport à 2014, avec 310 000 hectares. L'expansion atteindrait 20 % dans l'Ouest-Atlantique, 15 % dans le Centre, 18 % dans le Sud-Ouest et serait stable dans le Sud-Est. Mais cette reprise intervient après deux années d'importante dégradation et constitue plutôt un début de rattrapage à confirmer. Car le retard des emblavements est encore de 20 % par rapport à la moyenne quinquennale. Quant à la production de 2014 (faible) elle accusait, avec 1,5 Mt, une baisse de 31 % sur cette même moyenne quinquennale.

Plan de relance

La reconquête n'est pas acquise, et une réduction de l'écart de prix entre les blés tendre et dur risquerait de la compromettre. Pour la consolider face aux aléas des marchés, une politique volontariste, incitative et rassurante pour les producteurs semble nécessaire.

Dans le cadre de la journée d'étude organisée par Arvalis Institut du végétal, à Tours, le 5 février, le dossier a fait l'objet d'un examen exhaustif par toutes les parties concernées, des techniciens d'Arvalis aux semouliers et pastiers, des organisations professionnelles spécialisées telle l'AGPB jusqu'au syndicalisme agricole général avec la participation du président de la FNSEA, Xavier Beulin. L'objectif visé par le plan de relance présenté par Jean-François Gleizes, président ” du comité de la filière blé dur à l'AGPB et Pierre-Olivier Drège, directeur de l'AGPB, est de parvenir à une production nationale de 3 à 3,5 millions de tonnes par an en 2020-2025.

Le but : parvenir à une production nationale de 3 à 3,5 millions de tonnes par an

Pour ce faire, s'ouvrent différentes pistes, dont : développer la production dans toutes les zones (variétés résistantes, sélection variétale), reconnaître le blé dur comme une espèce à part entière dans la Pac, organiser la collecte avec les OS, valoriser l'exportation et consolider la transformation en France (0,5 à 0,7 Mt) en développant une politique contractuelle sécurisante. La rédaction de ce plan de relance sera achevée le 30 mars, pour présentation à FranceAgriMer dans le cadre du plan stratégique céréales avant sa prise en compte par le ministre de l'Agriculture.

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