Volailles
LDC : une stratégie bio très structurée
Depuis une trentaine d’année, le groupe LDC travaille le bio, que ce soit en poulet ou en œufs. A l’instar de l’ensemble du marché des viandes, il enregistre depuis 4 à 5 ans une réelle accélération à laquelle il répond en s’adossant à ses groupements d’éleveurs partenaires. Il a également lancé cette année une nouvelle marque bio, Grain de Nature, pour les réseaux spécialisés.
Le groupe LDC a déjà une longue pratique du bio qu’il travaille depuis une trentaine d’années notamment avec les Fermiers de Loué pour le poulet puis pour l’œuf. Comme l’ensemble des acteurs du marché, il enregistre une accélération depuis 4 à 5 ans avec des progressions annuelles de 18/20%, qui collent avec les tendances de l’Agence Bio explique le directeur marketing du pole volaille, Sébastien Verdier. « Face à la forte progression du marché, l’ensemble des acteurs a eu du mal à répondre donc le marché se concentre sur l’espèce majeure, le poulet, et sur les œufs. Chez LDC, nous nous appuyons sur les groupements de producteurs partenaires qui sont également tous des producteurs de label Rouge : Loué en Sarthe et Mayenne mais aussi les groupements en Auvergne, Ardèche, Vendée, les volailles d’Albray ou les Fermiers de Janzé » explique le responsable. Pour l’instant, la demande s’organise moitié-moitié entre les volailles entières et les découpes. Les produits élaborés connaissent des progressions à trois chiffres mais n’ont été lancés que l’an dernier voire, pour certains, cette année et ne pèsent pas encore très lourd…
Réfléchir à la cohérence
Le groupe possède plusieurs marques développant leurs propres stratégies bio : Les Fermiers de Loué pour les pièces entières fraîches et les découpes, Maître Coq plus positionné sur les élaborés, Grain de Nature, lancé en début d’année uniquement pour le bio en réseaux spécialisés et les labels régionaux à vocation locale qui répondent à une tendance forte bio et local.
« Nous avons lancé Grain de Nature en travaillant la cohérence du produit et de son emballage. Ce dernier est écoconçu. Nous nous engageons à utiliser au moins 50 voire 70% de plastique recyclé dans les barquettes. Nous avons également remplacé la barquette du poulet entier par un étui en carton recyclable à base de forêts gérées durablement. C’est aussi le cas de nos étiquettes qui sont désormais en kraft » détaille Sébastien Verdier.
D’excellentes perspectives malgré quelques freins à lever
Il note que tous les indicateurs sont aujourd’hui au vert : la taille de la consommation en bio, en viande bio et bien sur en volailles bios, la fréquence d’achat, l’élargissement des offres, la demande des clients …
La volaille bio est toutefois sous-représentée dans le rayon volaille comparativement à l’agneau ou le bœuf. L’explication vient de l’offre label Rouge qui, depuis plus d’un demi siècle, répond déjà à beaucoup des demandes des consommateurs bios tant en termes de qualité supérieure qu’en mode de production. Mais, pour un marché en forte croissance qui doit réussir à se développer tout en se structurant, le fait que les groupements fassent déjà du label facilite la structuration de la production et la conversion des éleveurs vers le bio. « Nous sommes dans une bonne dynamique avec un rythme correct de conversion » se réjouit Sébastien Verdier.
C'est plus compliqué pour les cuisses et les ailes
Le coût constitue en effet le second frein au développement : le surcoût du bio par rapport au label rouge serait de 60% selon l’Agence Bio sachant que les coûts de production en volailles sont indexés sur celui de l’alimentation animale. Or, le coût de l’aliment bio renchérit fortement le prix du vif dans une période où tous les cours des matières premières, et encore plus des matières premières bios s’envolent. « La volaille bio a clairement besoin d’une revalorisation des prix dans tous les circuits » résume le responsable.
L’équilibre matière est clairement un autre des freins majeurs. « Si la découpe représente la moitié environ des ventes, les filets et les aiguillettes sont clairement privilégiés, c’est plus compliqué pour les cuisses et les ailes » pointe Sébastien Verdier. « Mais nos clients l’ont compris et nous accompagnent dans le développement voire du codéveloppement pour certains d’entre eux et cela que ce soit en restauration, en GMS ou en réseaux spécialisés » conclut-il.