L’Amérique craint le contrecoup de la grippe aviaire
Les foyers de grippe aviaire repérés aux Etats-Unis ces derniers jours font craindre aux éleveurs et industriels américains de lourdes conséquences pour leur secteur. Un quatrième État américain, le Texas, a été touché par la grippe aviaire, après plusieurs cas récemment identifiés dans le Nord-Est des Etats-Unis, en Pennsylvanie, dans le Delaware et le New Jersey, ont annoncé vendredi les autorités texanes.
Le virus en question, le H5N2, « ne représente pas de menace pour la santé humaine et n’entraîne qu’une faible mortalité chez les poulets», a affirmé le vétérinaire en chef du Texas, Bob Hillman. Ce virus n’est « pas le même que celui, très mortel, qui touche plus de dix pays asiatiques » ni que ceux qui ont frappé le Delaware, la Pennsylvanie et le New Jersey, a ajouté M. Hillman. « Pour le moment, il ne semble pas qu’il y ait un lien entre ces cas sur la côte est et l’élevage infecté au Texas», a ajouté M. Hillman.
Malgré ces propos rassurants, les autorités du Texas s’inquiètent de l’impact de la découverte de ce cas de grippe aviaire. « L’industrie de la volaille pèse plus de 1 milliard de dollars avec des exportations totalisant 123 millions de dollars en 2002. La découverte de ce cas au Texas pourrait avoir des implications commerciales très importantes », a déclaré la commissaire à l’agriculture du Texas, Susan Combs.
Plusieurs pays, dont le Japon, la Corée du Sud et la Pologne, avaient décidé une suspension immédiate des importations de poulets américains après la découverte des premiers cas dans le Delaware. Vendredi dernier, c’était au tour de la Russie de suspendre ses importations du Texas.
Pas de contamination humaine en Chine
Pendant ce temps, l’épidémie poursuit sa progression en Thaïlande, un des principaux pays touchés et l’un des principaux exportateurs mondiaux. Le pays a annoncé vendredi dernier quatre nouveaux foyers de contamination à la grippe aviaire dans deux provinces. Le virus H5H1 a été détecté pour la première fois chez une panthère, un tigre et deux chats domestiques, renforçant les craintes d’une transmission plus aisée à l’homme.
A l’inverse, les autorités chinoises assurent désormais avoir maîtrisé le fléau dans son pays. Le ministère chinois de l’agriculture a levé lundi les mesures de quarantaine prises à Shanghai alors qu’aucun cas nouveau n’était signalé en Chine pour le septième jour de suite. La Chine n’a officiellement connu aucun cas de contamination humaine.
La FAO reste néanmoins très pessimiste sur une issue rapide de l’épidémie. La maladie menace les efforts des plus pauvres contre la faim et continue de représenter un risque pour l’humanité, a déclaré hier le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), Jacques Diouf. « La propagation de la grippe aviaire hautement pathogène dans plusieurs régions d’Asie est une catastrophe pour la production animale et une menace pour la santé humaine», a-t-il dit lors d’une réunion à Bangkok sur la pauvreté et l’alimentation.