L’alimentation animale de nouveau sous pression
Tous les coûts agricoles sont en hausse et se concentrent sur le maillon élevage : les énergies et les engrais, qui renchérissent la production de céréales et de fourrages, le chauffage des bâtiments, la fabrication des aliments et leur livraison dans les fermes. Les matières premières des aliments, qui représentent la plus grande partie des coûts pour les porcs et les volailles, repartent à la hausse depuis fin 2011. La baisse aura été de courte durée, ne permettant pas de retrouver les valeurs de 2009, avant la vertigineuse progression de l’été 2010. Cet hiver, l’indice Ipaa (des matières premières) hebdomadaire est resté au-dessus de 140 (base 100 en janvier 2005) alors qu’il était de 100 entre 2008 et 2009. Les fabricants, ne pouvant plus jouer totalement leur rôle d’amortisseur malgré leur concurrence forte et la fragilité des éleveurs, ont revalorisé leurs tarifs dès février. Pour finir, les dégâts causés par le gel, notamment dans l’Est, et la sécheresse dans le Sud, vont restreindre les marges de manœuvre des opérateurs et éleveurs de ces régions et raréfier la paille. L’accord sur la contractualisation interfilières du 15 juin 2011, qui visait à mettre sous contrat le quart des volumes de grains destinés à l’alimentation animale, a eu peu d’effet. La solidarité reste assez faible entre céréaliers et éleveurs. Si certaines productions (porcs, poules pondeuses...) ont connu en septembre dernier une baisse des coûts de l’aliment et une reprise des prix, le contexte redevient moins favorable.