Lait : réduire les coûts des coopératives
« Les producteurs et les coopératives ont intérêt à marcher main dans la main, s'ils veulent éviter de subir de plein fouet les conséquences de la nouvelle PAC et la situation préoccupante du marché des produits industriels,confie Pierre Chantrel, président de la commission Syndicalisme Coopération, au sein de la FRPL du Sud-Ouest. Lors de notre dernière assemblée, nous avons rédigé un communiqué pour demander aux coopératives d'être plus attentives à la façon de valoriser le lait et de mettre en place des mesures, aussi bien au niveau de la production, que de la transformation industrielle ou de la commercialisation, afin de maîtriser les coûts. Nous attendons des coopératives qu'elles soient tournées vers l'efficacité et vers l'avenir ».
« Un même camion sur une même route »
Les producteurs livrant leur lait aux coopératives voudraient en premier lieu qu'un accord soit passé entre toutes les structures de collectes, coopératives ou privées, pour rationaliser les tournées de ramassage et éviter que deux ou trois camions différents réalisent les mêmes circuits. Un même camion sur une même route pour tous les transformateurs laitiers permettrait de réaliser une importante économie sur le coût au kilomètre de ramassage.
Sur le plan de la transformation, les producteurs demandent aux coopératives de ne pas multiplier les investissements «individualistes», mais de réaliser des économies en travaillant ensemble. Enfin, des rapprochement commerciaux sont aussi souhaités, entre les coopératives, comme cela existe déjà dans le Sud-Ouest entre les groupes coopératifs 3A et Sodiaal pour la marque de lait Candia, ou entre Sodiaal Industrie, à Montauban, et certaines coopératives bretonnes, pour Régilait. « Les producteurs verraient d'un mauvais œil qu'il y ait trop de concurrence entre les coopératives, ou que l'une d'elles casse les prix pour pouvoir prendre des parts de marché », précise Pierre Chantrel.
« Nous essayons également d'imaginer des solutions pour maîtriser le lait à l'échelle des 25 pays européens, en travaillant sur un équilibre offre/demande,poursuit-il. Nous vivons une époque difficile où l'Europe produit trop de lait. Or les entreprises privées refusent de prendre plus de lait et abandonnent certains producteurs que les coopératives ne peuvent pas non plus accueillir».
Enfin, les producteurs, tous actionnaires directs des coopératives, réaffirment « leur confiance en l'efficacité de ce système d'organisation économique» lié au terroir, qui ne peut donc pas délocaliser sa production, ni abandonner ses producteurs.