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L'agroalimentaire rhônalpin semble épargné par la crise

Troisième Région agroalimentaire de France, derrière la Bretagne et les Pays de la Loire, Rhône-Alpes rassemble un tissu d'industriels varié et éclaté. Une particularité qui constitue sa force mais aussi ses faiblesses. Panorama.

Alors que l'industrie agroalimentaire bretonne a vécu une de ses heures les plus sombres en fin d'année dernière, les industries agroalimentaires de Rhône-Alpes, elles, semblent épargnées par la crise. Non pas qu'elles soient plus fortes que les autres, mais le profil du tissu industriel régional préserve les acteurs du secteur de bien des tourments.

Le patrimoine alimentaire de Rhône-Alpes est issu d'une longue tradition gastronomique, influencé par les Italiens au Moyen-Âge, mais aussi par les membres du Clergé enclins à voyager hors des frontières.

La géographie et ses climats avec de vastes plaines ensoleillées au sud, les montagnes à l'est et les voies navigables que sont le Rhône et la Saône, ont forgé au fil des siècles les industries agroalimentaires d'aujourd'hui ; tout comme l'agriculture locale avec des cultures céréalières, des vergers, des vignes et des élevages multi-races (bovin, ovin, caprin, volaille, abeille…).

1 500 entreprises

Les IAA rhônalpines s'avèrent très diversifiées. On compte 1500 entreprises alimentaires dont 700 en transformation industrielle. Si à cela on ajoute les entreprises de première transformation agricole, le nombre d'entreprises monte à plus de 4500. Le secteur coopératif est très largement représenté avec plus de 471 coopératives en Rhône-Alpes-Auvergne qui emploient 13 000 personnes pour un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros. Dans l'industrie, tous les secteurs d'activité sont représentés avec sur le podium : l'industrie de la viande, des boissons (qui cumule les activités liées aux vins et à l'eau) et la transformation du lait. Viennent ensuite les fruits et légumes, les produits de boulangerie, la transformation du grain et des produits amylacés.

« La diversité de l'industrie agroalimentaire est une chance pour l'ensemble de l'industrie, puisqu'elle est moins sensible aux crises », commente un expert du secteur, qui reprend « prenons l'exemple de la Bretagne qui est monoproduit sur le porc. Lorsqu'une crise survient, c'est toute l'industrie, mais aussi toutes les filières en amont et en aval, qui sont touchées. En Rhône-Alpes, la situation ne pour-rait pas avoir lieu, en cas de crise, seule une partie des industriels souffrirait. » Toutefois, cette diversité présente aussi un handicap, car plus de 90 % des IAA de Rhône-Alpes ont moins de vingt salariés. Des PME qui sont donc fragiles financièrement et disposent de peu de moyens pour se développer. Parmi les plus gros employeurs sur le secteur des IAA on peut citer : les eaux minérales d'Evian, Blédina, Jean Caby, la chocolaterie d'Aiguebelle, Aoste, Yoplait, Valrhona et Danone.

Un riche bassin de consommation

Autre point positif de Rhône-Alpes pour les IAA : son bassin de consommation. Outre une très bonne croissance de la population depuis plusieurs années et des perspectives similaires sur les trois prochaines décennies, le>> revenu moyen par habitant est élevé (18 997 €/an contre 18030 €/an en province). Rhône-Alpes se positionne ainsi à la deuxième place des régions, derrière l'Île-de-France (22187 €/an). ” Les industriels n'ont donc pas à déployer des moyens colossaux pour commercialiser leurs produits. Un référencement régional dans une centrale d'achat suffit à faire vivre une PME.

Ils ne cherchent pas à conquérir le monde

C'est peut-être ce qui freine les ambitions des entreprises du secteur. « Les industriels agroalimentaires vivent plutôt bien sur leur terre. Ils sont donc peu enclins à s'aventurer sur de nouveaux terrains ou à l'export. Ils ne cherchent pas à conquérir le monde », analyse un ancien industriel de l'industrie laitière. Revers de la médaille du profil varié et éclaté de l'agroalimentaire rhônalpin : les PME et leur patron ont souvent cultivé leur esprit d'indépendance. Cette manière de travailler en solitaire explique peut-être que le travail collaboratif en filière soit quasi inexistant dans la région.

Seule l'Ania s'est doté d'une représentation régionale depuis 2006. Mais cette structure ne joue un rôle de lobbying qu'auprès des pouvoirs publics. Lors de sa création, son président Thierry Oriol avait appelé les industriels à rejoindre l'organisation pour davantage se faire entendre. Mais l'association reste malheureusement peu active.

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