L’Adria investit pour se développer

À Quimper jeudi 30 novembre, les membres du directoire de l’Adria affichaient un franc sourire en dévoilant à la presse leur projet stratégique à cinq ans. Il doit conforter l’activité du centre en matière de qualité et de sécurité alimentaire, d’innovation dans l’emballage, de conseil et de formation. Un plan à plus de 2 millions d’euros pour s’agrandir à Quimper dans les prochains mois, en passant de 1 700 à 2 500 m2 sur le territoire de la ville et en développant ses effectifs qui devraient progresser de 70 à 75 personnes d’ici à 2021.
Qu’elles paraissent loin ces années 2000 au cours desquelles l’Adria faillit disparaître. L’institut technique perdait de l’argent et personne n’aurait parié un euro sur son avenir. Un plan de sauvegarde était même déclenché en 2006 avant que l’État, la région Bretagne, le département du Finistère, la ville de Quimper et les industriels agroalimentaires ne volent à son secours. En ce milieu des années 2000 où montait l’inquiétude des consommateurs vis-à-vis de l’offre alimentaire, l’heure était plus que jamais à l’innovation. C’est d’ailleurs à cette date que le gouvernement créa les pôles de compétitivité.
Depuis cette remise en question, l’Adria a défini une stratégie forte : servir les besoins d’innovation des entreprises agroalimentaires en matière de qualité et de sécurité des aliments. « Le chiffre d’affaires de l’Adria a progressé de 40 % à 5 millions d’euros », s’est félicité le président de son directoire, Jean Le Lez. Bénéficiant de différentes qualifications relatives à son secteur, l’Adria réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires (78 %) auprès d’industriels. Ses contrats proviennent de la Bretagne pour 36 %, du reste de la France pour 47 %, de l’Union européenne pour 12 % et des pays tiers pour 5 %.
Réponses à la baisse des additifs
L’Adria s’affiche comme le leader européen sur le marché des validations de méthodes rapides d’analyse. À travers son plan stratégique à cinq ans (2017-2021), l’Adria renforce ses ambitions. Il veut amplifier les trois axes de son cadre stratégique. « L’Adria peut apporter des réponses en ce qui concerne la baisse des additifs dans l’alimentation. Il doit également accélérer la définition de contrôles plus rapides et plus autonomes dont l’agroalimentaire a besoin, et adapter les emballages aux contraintes du marché (clean label, ndlr) », explique Daniel Sauvaget, vice-président de l’Adria.
Techniques numériques du e-learning
L’Adria explorera ces nouveaux créneaux seul ou en lien avec d’autres centres techniques, notamment ceux d’Act Food Bretagne qui réunit les cinq centres techniques bretons. Il se dotera de nouveaux équipements en matière de clean label. En matière de formation, le centre technique quimpérois va intégrer les techniques numériques du e-learning pour capter de nouveaux marchés. « Nous devons nous mettre en ordre de marche pour investiguer les besoins de demain », précise Jean-Robert Geoffroy, directeur de l’Adria.
Tout un travail marketing et commercial est déjà engagé. Objectif ? Atteindre 6,6 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2021, soit une progression de 25 % attendue.
L’ADN du centre technique
Le centre technique s’est constitué un cadre opérationnel clair, en quelque sorte une feuille de route parfaitement lisible dans l’économie de la connaissance. L’Adria participe à de nombreux projets collaboratifs sur l’innovation avec des entreprises sollicitant des fonds de recherche dans le cadre du pôle de compétitivité Valorial. Il intervient sur des projets privés avec des entreprises agroalimentaires. Et forme près de 5 000 personnes chaque année à travers une large offre de formations en lien avec la fabrication du produit (hygiène et sécurité des aliments, nutrition évaluation sensorielle, management et production, réglementation, etc.).