La ruée vers le blé dur fait grimper les prix
Il y avait abondance de blé dur au commencement de la campagne 2010-2011. Et pourtant, le prix de la matière première exclusive des pâtes et du couscous a décollé. Il a profité de la rampe de lancement du blé tendre pour s’élever encore plus haut depuis ces trois dernières semaines. La faiblesse du Canada, premier exportateur mondial, la médiocre récolte de l’Italie, patrie des pâtes, et les besoins impérieux du Maghreb sont venus rendre justice aux céréaliers qui avaient misé sur le blé dur. Mais la prime du blé dur par rapport au blé tendre est apparue trop tard pour préparer la prochaine récolte. Au moment de semer cet automne, les céréaliers ont réduit la surface dédiée au blé dur.
Un marché à terme du blé dur en Europe serait-il la solution contre les à-coups de la production ? Les semouliers et industriels des pâtes estiment que les volumes manquent pour lui assurer sa fluidité. Ils sont plutôt demandeurs de contrats avec les coopératives. Mais ça n’est pas pour demain. Pour l’heure, ils doivent faire entendre leur voix auprès de la grande distribution, dans le concert des revendications de hausses de tarifs de l’agroalimentaire. L’Italie et sa moindre production de pâtes premiers prix influenceront les centrales d’achat. Elles pourraient marquer plus d’intérêt pour des MDD d’origine française. Les pâtes resteront néanmoins un aliment bon marché. Et les produits à valeur ajoutée, qui se vendent bien, sont moins sensibles à la hausse du blé.