La loi Egalim « ne marche pas comme prévu »
Le round des négociations commerciales 2021 s’est terminé lundi 1er mars à 23 h 59 avec un goût amer du côté de la production agricole. Quelques jours plus tôt sur Public Sénat, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, regrettait que la loi Egalim, censée assurer le prix juste aux agriculteurs, « ne marche pas comme prévu ». « Il y a des avancées dans certains secteurs, mais d’autres où ça ne marche pas. En viande bovine, ça ne marche pas. On a une baisse des prix », a-t-elle déclaré. Le même jour, Paul Meunier, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de la Loire, confiait à France Bleu se dégager seulement 600 euros par mois avec son élevage de charolaises, géré avec son frère dans le Roannais. « Nos agriculteurs qui ont des petites fermes, même quand ils se regroupent, à la fin de toute façon il y a des grands patrons qui disent “si vous baissez pas le prix, j’irai prendre ailleurs” ; on est face à des murs », commente-t-il, précisant que la grande distribution demande de faire du label Rouge en bovin « au prix du standard », à la différence de ce qui se passe dans la filière volaille. La Coordination rurale, elle, a prévu de manifester le 4 mars sur l’esplanade des Invalides pour dénoncer le malaise agricole et notamment les prix bas. « Ces négociations sont toujours sous tensions. Il faudrait cesser ce rapport de force qui est supporté par le monde agricole. C’est une espèce d’injustice », a pour sa part reconnu Serge Papin, ex-PDG de Système U et médiateur auprès du ministère de l’Agriculture, le 27 février sur Europe 1. Il propose de mettre fin aux négociations annuelles et de fixer à la base des contrats des prix de matières premières agricoles basés sur les coûts de production connus.