La France veut satisfaire la soif de lait mondiale
Le retournement de la conjoncture laitière européenne a été spectaculaire ces derniers mois. En France, la collecte laitière atteint des niveaux record, proche de son quota national depuis le début de l'année 2014, après avoir connu un fort recul au début 2013. Ce revirement de situation est stimulé par des prix du lait mondiaux élevés, en raison d'une demande des pays émergents non satisfaite par une offre trop rare. À la veille de la suppression des quotas laitiers (au 1er avril 2015), la campagne 2014 s'annonce pour l'heure sous de bons auspices. L'Europe sera probablement cette année la principale source d'augmentation de la production laitière mondiale. Les acteurs français, les coopératives laitières quasi exclusivement, multiplient les investissements pour transformer ces volumes supplémentaires, qui vont se retrouver majoritairement sur les marchés mondiaux face à des débouchés européens matures. En un peu plus d'une décennie, le visage du marché mondial laitier s'est modifié. Si dans les années 2000, seule la Nouvelle-Zélande contrôlait un marché resserré, ce dernier s'est largement agrandi laissant la place à de nouveaux acteurs. Face à un nombre limité d'exportateurs, les importateurs sont nombreux, avec à leur tête la Chine, suivie par la Russie. Si huit pays assurent 90% des échanges internationaux, l'Asie reste le premier continent importateur représentant 50 à 60 % des échanges internationaux.