La FNSEA s’interroge sur l’avenir du syndicalisme
Une fois n’est pas coutume, la grande messe de la FNSEA aura lieu à l’écart des grosses agglomérations. Son prochain congrès se tiendra dans le bourg savoyard du Grand Bornant, les 30, 31 mars et 1er avril. Jean-Michel Lemétayer, président du syndicat, y voit un symbole. « L’endroit est au cœur du monde rural, au plus près des paysans », a-t-il souligné hier en conférence de presse. Un choix de circonstance, vu l’importance de la tache réservée aux congressistes. Les principaux débats seront axés sur la place et le rôle du syndicalisme agricole de demain.
Dominique Chardon, secrétaire général de la FNSEA, a précisé différentes questions mises à l’ordre du jour. Il s’agit de trouver un positionnement entre syndicalisme de masse et lobbying. Vu la pléthore de défenses syndicales et dans un contexte de redéfinition des corps intermédiaires, quelle stratégie adopter vis-à-vis des pouvoirs publics ? Comment les responsables agricoles peuvent-ils concilier la défense des acquis et une vision à long terme ? Est-il possible de renforcer le syndicalisme agricole européen pour être là où sont vraiment prises les décisions ? Quelles sont les nouvelles formes d’influence et moyens d’action syndicale ? L’intervention de plusieurs personnalités du monde syndical, dans la matinée du 31 mars, apportera des éléments de réponse. François Chérèque (CFDT), Jean-Luc Cazette (CGC), Jacques Voisin (CFTC), Jean-François Roubaud (CGPME) participeront aux débats.
Pas moins de 142 amendements ont été formulés par les bureaux régionaux et sections spécialisées de la fédération, a indiqué Dominique Chardon. « Un débat public se tiendra sur quatre questions à propos desquelles un consensus ne se dégage pas forcément», a-t-il ajouté. L’une concerne la façon de vivre la pluralité syndicale. Il s’agit aussi de réfléchir au financement du syndicalisme, aux relations avec le monde politique, avec le monde économique. « On ne peut pas faire de bon syndicalisme sans connaissance des grands enjeux économiques », a déclaré Pascal Férey, président de la FRSEA de Basse-Normandie. Déplorant une « forme de désintérêt » de certains responsables, il juge le syndicat « fort de ses hommes, mais pauvre de son argent ».