La filière porcine est au bord de l’asphyxie
Quelle sera la prochaine victime de la crise porcine ? En élevage, les arrêts d’activité se multiplient. L’abattage découpe accumule les pertes et des outils semblent menacés. Dans l’industrie charcutière aussi, des voix s’élèvent pour alerter sur le péril guettant les entreprises. Tous les maillons de la filière souffrent d’une hausse de leurs coûts de production. Problème, ils n’arrivent pas à la répercuter en aval. Un éleveur perd aujourd’hui 20 centimes par cochon. La faute à la flambée des prix de l’aliment. Incapables de revaloriser le produit auprès de la grande distribution, les abatteurs souffrent aussi d’un manque de compétitivité. Une solution vise à mettre en avant l’origine française, à travers le logo VPF. Celui-ci reste insuffisamment utilisé. Le rapport que doit prochainement présenter au Parlement l’Observatoire des prix et des marges est aussi très attendu. « Les distributeurs n’ont toujours pas pris en compte la réalité de la hausse de nos coûts de production », dénonce Robert Volut, le président de la fédération des industriels de la charcuterie. Ces derniers n’ont quasiment obtenu aucune revalorisation lors des négociations annuelles. Pourtant, ils subissent la flambée des prix, qui se traduit par une hausse de 9 % de leurs coûts de production. Leur situation économique devient précaire, malgré la bonne tenue de la consommation. Si le produit reste apprécié des Français, il peine à faire vivre les acteurs de la filière.