La filière foie gras se redresse
Les premiers éléments du bilan 2003, présentés au conseil d’administration du Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras), font état d’une situation tout à fait positive. En premier lieu, la consommation est repartie à la hausse à l’occasion des dernières fêtes. Deux instituts mesurant les achats des consommateurs aboutissent au même constat. Consoscan qui étudie « les achats des ménages pour leur consommation à domicile » via les grandes surfaces, les hards discouters, les achats directs, les bouchers-charcutiers, la VPC, etc., enregistre une progression de 3,4 %. Infoscan qui s’intéresse aux achats en grandes surfaces de produits gencodés note une hausse de 4,7 % en volume et de 5,3 % en valeur (les produits à la coupe ne sont pas comptabilisés).
Ce sont surtout le foie gras en conserve et le mi-cuit qui profitent de cette embellie, tandis que le marché du foie gras cru, qui avait connu une belle progression l’an dernier, recule un peu, tout en restant dynamique. « En matière de conditionnement, les ventes de foie gras au torchon et, dans une moindre mesure, les lobes, connaissent un franc succès, souligne le Cifog. Les boîtes métal, cœur de marché, progressent toujours, de même que les bocaux et le sous-vide. En revanche, les barquettes et les coffrets reculent ». Autre satisfaction pour l’interprofession, la mise en place, en 2003, de l’accord interprofessionnel de régulation, qui prévoyait de réduire la production de 5 %, a été couronnée de succès. Ainsi, depuis septembre 2002, les mises en place de canetons mulards à gaver ont effectivement baissé de 5 %, dans les seize principaux couvoirs (représentant 87 % des canetons), passant de 32,96 millions de têtes en 2002 à 31,28 millions en 2003.
Selon le ministère de l’Agriculture, les abattages contrôlés ont pour leur part diminué de 4,1 % en nombre de têtes (29 millions de têtes en 2003) et de 3,3 % en tonnes de carcasses (117 501 tonnes en 2003).
Les résultats des différentes régions d’élevage ne sont toutefois pas similaires. En Aquitaine et dans les Pays de Loire, les abattages sont, en effet, en retrait (respectivement - 7,1 % et - 4,4 % en tonnes de carcasses), tandis que ceux de Midi-Pyrénées et de Bretagne sont en hausse (+ 4,1 % et + 5,7 %).
En revanche, les importations de foie gras ont augmenté de 12 %, de janvier à novembre 2003, surtout en provenance de Bulgarie (857 tonnes, soit + 52 %). Les exportations ont également progressé de 14 % pour le foie cru, notamment à destination de l’Espagne (+ 42 %), de Hong-Kong (+ 39 %) et de la Polynésie française (+ 27 %). Elles augmentent aussi de 4 % pour les préparations à base de foie gras (préparation comprenant plus de 75 % de foie gras), essentiellement vers l’Australie (+ 700 %, passant de 1 à 8 tonnes), le Japon (+ 48 %) et le Benelux (+ 47 %). En revanche les exportations vers les Etats-Unis ont chuté de moitié.