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La Confédération paysanne agace Doux

Le syndicat paysan espère remporter de nouvelles victoires collectives contre l’entreprise.

Après son succès remporté au début de ce mois contre Doux, la Confédération Paysanne tente de convaincre d’autres éleveurs de traduire en justice le groupe volailler et suggère au ministère de l’Agriculture d’engager une réforme des lois sur l’intégration. Soutenu par le syndicat alternatif, un groupe de 7 éleveurs a obtenu du tribunal des référés de Quimper que leur intégrateur Doux leur « rembourse » les sommes qu’ils estimaient leur être dues (en moyenne 14 000 euros chacun) ainsi que des indemnités de 350 euros. Hier soir, les militants bretons devaient rencontrer un autre groupe d’une dizaine d’éleveurs « spoliés » pour les encourager à engager la même procédure. Les griefs des syndicalistes contre la « firme agro-industrielle » remontent à 2001. À cette époque de crise, les industriels bretons de la volaille conviennent d’engager les éleveurs dans l’effort de redressement des filières dinde et poulet.

Doux aurait été le plus actif à prélever sur les contrats de prestation des « participations à l’effort de redressement » et autres « forfaits conjoncture » entre la fin 2001 et en 2003. Aujourd’hui, la Confédération paysanne voit le groupe démarcher les éleveurs individuellement pour leur faire signer un avenant promettant d’un côté une « infime augmentation » mais les empêchant de l’autre de contester les montants perçus. En effet, une clause intitulée « convention expresse » vaut « solde de tout compte […] sur les factures émises antérieurement». Selon le porte-parole René Louail, l’intégrateur menace les éleveurs réticents de différentes manières : retards d’enlèvements de lots, retards des paiements pouvant aller jusqu’à 5 semaines, accuse-t-il.

On « attend le jugement de fond »

La Confédération paysanne estime que le jugement de Quimper, en repoussant l’argumentaire de l’entreprise ayant trait à la conjoncture économique, confirme que cette dernière ne constitue pas un motif de force majeure autorisant à revoir les rémunérations à la baisse. Chez Doux, on n’émet aucun commentaire et l’on « attend le jugement de fond ».

Forte de cette victoire, la Confédération va rencontrer le ministre de l’Agriculture mercredi prochain et lui suggérer d’intervenir dans deux directions. La première consisterait à refuser toute aide publique aux intégrateurs contrevenants ; la seconde à engager une réforme de l’intégration en élevage.

Quant à son observation selon laquelle « le monstre vacille » sous sa pression, rien n’est moins sûr. Plus agacé que fragilisé, le groupe doit approuver ce jour des comptes rassurants sur sa solidité économique, affirme son porte-parole Francis Ranc.

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