Interrogations à propos des volumes de blé
Les marchés digèrent les conclusions du dernier rapport USDA, essentiellement l’augmentation de 6 Mt de la production U.S de maïs et, plus surprenante, celle de la production russe de blé de 3 Mt. Pour le blé, c’est un revirement après une longue série de prévisions de recul de la récolte russe et les avis des observateurs ne sont pas unanimes sur la fiabilité de cette annonce de l’USDA, certains trouvant sa portée excessive, d’autres considérants qu’elle est plus ou moins justifiée et que les stocks mondiaux ne sont peut-être pas aussi réduits que ce qui se dit depuis quelques mois. Dans l’Hexagone, la révision en baisse 500 000 t de la production de blé tendre n’a pas compensé la pression du rapport U.S, pour le moment. Au prix actuel, les O.S qui ont acheté cher en tout début de campagne, ne sont que prudemment vendeurs et les volumes échangés sur le physique pour tous les produits, bien éloignés de l’activité déployée par Euronext. Les primes sont relativement stables à 2,50/3,00 € rendu Rouen. Tous les grands acheteurs mondiaux sont au marché, comme l’Algérie avec un nouvel achat de 630 000 t dont la plus grande partie sera couverte en origine France. Depuis le début de la campagne, nos exportations de blé vers les pays tiers ont progressé de 27 %, avec 1,57 Mt (+ 46 % vers l’Algérie). Cette part de l’Algérie dans nos exportations, si elle soutient notre marché, met en lumière la faiblesse dangereuse de nos autres débouchés, même si la qualité de la récolte française 2018 lui permet de répondre à tous les acheteurs potentiels.