Ils ont dit
Mordant, ce jugement de Nicolas Baverez sur le récent sommet de Cancun. Mercredi dernier, à l’APCA (lire notre édition d’hier), l’essayiste de « La France qui tombe » a estimé que le principal enseignement de cette réunion-flop de l’OMC fut l’alignement des pays du sud sur les positions des pays les plus libéraux. « A Cancun, les pays du sud ont montré leur attachement au libre-échangisme. Ils ont compris que c’est cela qui va leur permettre de rattraper le retard sur les autres pays. Contrairement à ce que dit Bové, le Brésil de Lula n’est pas altermondialiste, il est bien et clairement libre-échangiste ».
Le succès rencontré par le best-seller de Nicolas Baverez aurait-il suscité quelques jalousies ? Son confrère Jean Boissonnat, autre éditorialiste vedette de la presse politique, vient en tout cas de faire paraître un « Plaidoyer pour la France qui doute » (Stock) dans lequel il prend allégrement le contre-pied du sévère diagnostic de Nicolas Baverez. « La France ne tombe pas, elle change », s’en est-il expliqué au Figaro mercredi, estimant que la situation de la France « n’a rien d’exceptionnel ». En vieux sage, il se souvient : « si l’on pense au chômage dans les années trente, à l’effondrement du pays avec l’occupation allemande, aux grèves insurrectionnelles des années cinquante, il me semble que la France est aujourd’hui dans une bien meilleure situation ».1-1, la balle au centre ?