Glon se lance sur le marché de la santé
Dans le cadre du salon Diétecom qui s’est tenu à Paris la semaine dernière, et après deux années d’étude, le groupe Glon a annoncé le lancement pour cet été d’un œuf qui couvrirait plus de 15 % des apports journaliers recommandés sur plus de 12 nutriments essentiels. Ce nouvel œuf serait naturellement riche en acide oméga 3 (pour le cœur, le cerveau et la rétine), en caroténoïdes (qui réduit le risque de cataracte et limite la dégénérescence maculaire liée à l’âge), et en antioxydants (qui limitent le risque de maladies coronariennes et peut prévenir l’apparition de certains cancers).
Ce concept permettrait en fait aux œufs de retrouver leur composition initiale lorsque, dans une lointaine époque, les poules étaient élevées en conditions pastorales et qu’elles se nourrissaient entre autres d’insectes, d’escargots, d’herbe et de vers de terre ! Mais dorénavant, la régularité des teneurs en éléments nutritifs et la bonne stabilité des constituants sera garantie… Les poules recevront un complément alimentaire breveté par Sanders (marque d’aliments du groupe Glon), constitué principalement de graines de lin autoclavées, de minéraux, de vitamines et de caroténoïdes.
André Glon souhaiterait par ce biais mettre en place une nouvelle définition de l’œuf qui devrait, pour être commercialisé, répondre à un certain nombre de critères de qualité notamment en termes de composition… Mais le chemin à parcourir jusque-là semble encore bien long et hasardeux !!!
Tous les segments de l’œuf
La complémentation de l’aliment des poules peut être appliquée à tous les segments de marché, de l’œuf issu de poule de batterie au libre parcours. Dans tous les cas, le surcoût pour un consommateur moyen (250 œufs par an) ne devra pas dépasser 2 euros par an, de façon à le rendre accessible à tous.
Si ce complément alimentaire devrait bien sûr être prioritairement distribué dans les élevages déjà attachés au groupe, il sera aussi proposé à la concurrence. D’après André Glon, pour l’instant aucun contrat de commercialisation de l’œuf n’aurait déjà été signé, ni auprès de la GMS, ni auprès des industriels. Mais l’objectif est élevé puisqu’il espère bien dans les années à venir conquérir 25 % de parts de marché. Aujourd’hui, en France, 1 œuf sur 4 est déjà issu d’élevages nourris par Sanders.
Si ce nouveau concept semble prometteur, on ne peut s’empêcher à une précédente expérience d’œufs enrichis en oméga 3, qui avait à son époque connu un petit fiasco. Pour retrouver la confiance du consommateur et pouvoir bénéficier de l’atout santé de cet œuf, il faudra très certainement insister fortement sur son aspect «naturel».