Fruits : un panier de dossiers chargé pour 2004
Un programme chargé attend les adhérents de la FNPF, lors de leur congrès annuel. Réunis dans la région Rhône-Alpes, la plus touchée par le gel en avril 2003, ils aborderont trois points, « trois clés de réussite pour garantir une place à la production fruitière de demain ». L’année 2003 est oubliée, avec un bilan mitigé, dont les aléas climatiques (gel puis canicule) sont en grande partie responsables. Pour tempérer ces résultats, la campagne 2003 a été bonne pour les produits de qualité. Pierre Banc, producteur dans la Drôme et président de la Fédération, souligne néanmoins l’existence d’une carence dans le chiffrage des récoltes. « Nous avons du mal à obtenir ces chiffres, car nous n’avons pas un outil exhaustif de production». Un phénomène dû, selon M. Banc, au trop grand nombre d’exploitations n’adhérant pas à l’OCM, un des trois sujets d’actualité sur lequel les discussions porteront lors du congrès.
En tête de liste de ces points à aborder figure l’élargissement de l’Europe. Pour assurer la place de la France dans le trio de tête (mené respectivement par l’Italie et l’Espagne), la FNPF souhaite insister sur l’innovation variétale, facteur de compétitivité entre les différents pays. « C’est un sujet capital », affirmait M. Banc, qui désire mobiliser les pouvoirs publics autour de ce sujet, comme l’INRA. « Si, au bout de 2 ou 3 ans, on doit tout arracher pour replanter une espèce plus adaptée, nous sommes en situation d’échec», renchérissait le président de la FNPF.
Harmoniser les coûts de main-d’œuvre
Second sujet à aborder, l’emploi, qui compte pour 30 à 50 % des charges dans un bilan d’exploitation, et présente de fortes distorsions de concurrence. Le coût horaire de 8,52 euros en France est le plus élevé au niveau européen, à quasi-égalité avec l’Italie (8,57), loin devant l’Espagne (6,05) et la Grèce (4 euros). La FNPF fustige le coût élevé de la main-d’œuvre en France, qui conduit parfois à des cueillettes non réalisées par manque de moyens. Elle demande à cet effet une harmonisation sociale européenne, incluant la libre circulation des travailleurs des pays d’Europe centrale et orientale, des conventions France/Pays de l’Est identiques à celles de l’Allemagne, et des allégements de charges.
Troisième et dernier point, cher à la FNPF, qui en fait un thème persistant de ses rapports d’orientation depuis 1998, la réforme de l’OCM. L’Organisation Commune des Marchés se révèle « être un échec » pour la Fédération. « Elle est trop complexe sur le plan administratif, et peu attractive », déplore M. Banc, conduisant à la désaffection progressive des producteurs, dont 40 % seulement sont aujourd’hui regroupés dans l’OCM. La FNPF préconise la création de syndicats de producteurs (un par département) pour mener des actions communes (traçabilité par exemple).
Pour se changer les idées, les producteurs pourront se féliciter de l’amélioration de leurs produits. Car malgré des prix élevés, les consommateurs ont remarqué une amélioration de la qualité des fruits. Un résultat encourageant avant d’entamer un programme de travail assez conséquent pour 2004.