Foie gras : comment le Cifog planifie le redémarrage de la filière après l’épisode violent de grippe aviaire
Entre la grippe aviaire qui a décimé les populations d’élevages de canard et la flambée des coûts de production, la filière foie gras vit des moments difficiles mais ne baisse pas les bras et amorce un énième redémarrage.
Entre la grippe aviaire qui a décimé les populations d’élevages de canard et la flambée des coûts de production, la filière foie gras vit des moments difficiles mais ne baisse pas les bras et amorce un énième redémarrage.
Après la crise d’influenza aviaire d’une violence inouïe durant l’année 2022, l’ensemble des acteurs de la filière foie gras ne baisse pas les bras et amorce déjà son redémarrage.
« L’épizootie de cette année a été la plus violente des quatre crises de ces sept dernières années », souligne Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog, à l’occasion d’une conférence de presse le 20 octobre 2022.
Si le Sud-Ouest a encore été touché de plein fouet par le virus, la grippe aviaire s’est étendue de façon inédite jusqu’aux Pays de la Loire, touchant les élevages reproducteurs de canards.
« Près de 90 % des reproducteurs ont été touchés, ce qui entraîne un ralentissement du repeuplement des élevages. Le retour à la normale n’est prévu que pour le deuxième semestre 2023 », détaille Marie-Pierre Pé.
Sur l’ensemble de l’année 2022, la production attendue affichera une baisse entre -30 et -35 % par rapport à 2021, et surtout à -43 % par rapport à 2020, dernière année de référence pour la filière.
Depuis le 1er août, 27 cas de grippe aviaire ont été recensés, dont deux dans la filière foie gras, entraînant une vigilance renforcée de la part de toute la filière. « Nous voulons capitaliser sur les crises précédentes, établir des scénarios et des méthodes de lutte adaptées à chacun d’eux », indique Marie Laborde, ingénieure responsable du sanitaire du Cifog.
La filière attend la vaccination
En attendant la vaccination attendue par tous les acteurs, la filière déploie son plan Adour : un plan volontaire expérimental de diminution de la densité des animaux. Son entrée en vigueur est prévue pour l’hiver 2022-2023. Il représente un coût estimé à 8 millions d’euros pour toute la filière.
En parallèle, l’UE engage un dialogue international sur la vaccination contre l’influenza aviaire, car des produits issus d’animaux vaccinés ne pourraient pas être exportés vers de nombreux pays. « Les entreprises doivent mener un travail de pédagogie à leurs clients internationaux quant à l’idée de vacciner les animaux. Elles doivent s’y prendre dès maintenant », incite Marie Laborde.