FNPL - Un congrès sous le signe du partage de la valeur
Producteurs, transformateurs et distributeurs se sont retrouvés autour d'une table ronde au Congrès de la FNPL qui s'est tenu à Vanne le 15 mars dernier. L'occasion de rappeler la place des producteurs dans la chaine de valorisation sur le marché intérieur mais aussi à l'export.

Alors que les négociations entre les entreprises et les distributeurs viennent de se terminer sur des hausses de tarifs, le retour aux producteurs pour 2018 sera-t-il au rendez-vous ? A l'occasion de son discours au Congrès de la FNPL qu'il préside, Thierry Roquefeuil a souligné les écrits de l'Insee qui informe « que la situation des producteurs de lait commence à s'améliorer grâce à une remontée des prix après trois années de crise ». L'Institut de l'élevage annonce une quarantaine d'euros par 1000 litres de plus en 2017 après une chute de 70 euros/1000 litres sur deux ans pour le prix du lait standard. « Cette amélioration est donc à relativiser », selon lui : « En 2014, avec un prix de lait moyen à 365 euros/1000 litres, qui constitue une bonne dynamique pour les éleveurs, les industriels laitiers n'ont pas fait faillite, les consommateurs ont continué à acheter des produits laitiers. C'est sur cette base qu'il nous faut travailler », a-t-il scandé. « Certains nous expliquent déjà que les hausses négociées ne sont pas suffisantes pour partager la valeur en 2018. Le résultat de ce poker menteur ne peut pas faire perdre à chaque fois les mêmes qui ne sont pas à la table des négociations, les producteurs de lait »
Une nouvelle Pac citoyenne et commune
Cette introduction l'a emmené à aborder les Etats génréaux de l'alimentation et les lois en préparation, desquels les producteurs attendent de vraies réponses pour envisager un avenir meilleur. S'adressant au ministre de l'agriculture qui a répondu à l'invitation, il a posé la question du plan d'investissements de 5 milliards d'euros promis par le président de la République dont la filière laitière réclame 1,3 milliard. « Pour la FNPL, défendre le revenu des éleveurs laitiers ne peut s'extraire d'une démarche de filière. Nous sommes interdépendants ». Thierry Roquefeuil considère que le projet de loi pour « l'équilibre des relations commerciales et la juste répartition de la valeur », tel que présenté en conseil des ministres ne met aucune automaticité de retour de valeur au producteur. « la FNPL veut une loi qui ne laisse pas place aux interprétations » au lieu d'écrire « critères de détermination des prix », définissons des » prix déterminés ou déterminables. Et comme pour que ce projet de loi notamment puisse être efficace, il doit intégrer les avancées que nous avons obtenus dans le volet agricole du règlement européen Omnibus. Nous y avons oeuvré pour que la négociation sur le partage de la valeur ajoutée au sein des interprofessions soit possible". Et si la Pac devenait la Paacc : politique agricole et agroalimentaire citoyenne et commune ? suggère Thierry Roquefeuil, car "il faut un un vrai projet européen pour l'agriculture et la souveraineté alimentaire de l'Europe". Il a ainsi annoncé que la FNPL met ainsi en place dès aujourd'hui une commission de réflexion sur l'avenir de la Pac, et, pour sauver les exploittions à l'heure du renouvellement des générations, la FNPL réfléchit à la constitution d'un fond destiné à la prise de capital dans les fermes.