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Feu tricolore : le Royaume-Uni le teste depuis 2013


> À Bruxelles, la député Glenis Willmott défend le feu tricolore britannique.
Outre-Manche, près de 60 % des aliments distribués affichent le score nutritionnel. Mais cette démarche, volontaire, s'attire les foudres de Bruxelles.

En juin 2013, le Royaume-Uni valide son système d'étiquetage nutritionnel basé sur un feu tricolore : vert, orange et rouge, expérimenté depuis 2006. Il s'agit en fait d'un étiquetage « hybride ». Il inclut les pourcentages de référence et les codes couleur. Ces indicateurs concernent les graisses, les graisses saturées, le sel et le sucre, et modélise le taux pour 100 grammes d'aliment : en rouge s'il est fort ; orange s'il est modéré ; vert s'il est faible. Cet étiquetage est basé sur le volontariat. Et il a remporté un certain succès.

Selon le ministère de la Santé, près de 60 % des aliments distribués au Royaume-Uni proviennent d'entreprises, comme Mars UK, Pep-siCo UK etc., engagées dans la démarche. Le système mis en place est issu de longues années de discussion et d'expérimentation.

Les premiers pourparlers dans le domaine ont commencé en 2003. Pourtant, fin septembre 2014, la Commission européenne envoie une mise en demeure au gouvernement britannique.

La Commission européenne juge le système trop simpliste

La cause ? Un système jugé « trop simpliste » et qui serait de plus une entrave au commerce dans l'Union européenne. Plusieurs associations professionnelles d'États membres (France, Croatie…) se sont en effet plaintes auprès de la Commission, en expliquant que ce type d'étiquetage impacterait négativement plusieurs produits. Ainsi, l'Italie par exemple déplore que, comme il s'agit de recommandations du ministère de la Santé, le système devient « quasi obligatoire ». Autre problème : les plats traditionnels italiens récoltent régulièrement des feux rouges avec ce système, créant « une barrière commerciale cachée ». Pour le moment, la Commission européenne n'a pas engagé de procédure pour interdire ce système au Royaume-Uni, qui a répondu à la mise en demeure par courrier. L'analyse des réponses est en cours à ” Bruxelles. Les associations de consommateurs, le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) en tête, réclament la généralisation dans l'Union européenne de ce type de système plus compréhensible, selon eux, par les acheteurs. Pour le Beuc, il faut que Bruxelles laisse les pays expérimenter ce type d'indicateurs nutritionnels colorés afin de trouver un système qui puisse être généralisé.

EN FRANCE, TOUT SE JOUE DANS L'ARTICLE 5

Le projet de loi de Modernisation du système de santé prévoit, dans l'article 5, le principe d'une présentation graphique adaptée de l'information nutritionnelle, reposant sur un logo et un code couleur. Le projet de loi est actuellement en première lecture au Parlement. Lors des travaux de commission et de l'examen des amendements le 18 mars, Marisol Touraine, ministre de la Santé a insisté : « Je ne reviendrai pas sur l'intérêt du logo nutritionnel qui a été démontré par de nombreux travaux scientifiques », « ce débat est tranché ». La marge de manœuvre reste « sur sa nature exacte », a-t-elle souligné. Le groupe de concertation sur ce « feu tricolore » français associe distributeurs, industriels, associations de consommateurs et scientifiques. Il est chargé de la mise en œuvre opérationnelle de ce dispositif. La première réunion s'est tenue le 26 mars dernier à Paris. Mais déjà, l'Ania « dénonce un simulacre de dialogue ». L'association s'est plusieurs fois fermement opposée à cet étiquetage « simpliste et stigmatisant » et s'étonne de « cette réunion improvisée » et d'un « manque de considération ».

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