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Évaluation
Ferme France devient La Note globale et déploie son système de notation

L'association La Note globale lance ses premières notations de performance sociétale des denrées alimentaires. Développé pour quatre familles de produits, le système qui sera progressivement étendu a attiré le regard au Salon international de l'agriculture.

L’association Ferme France, devenue La Note globale #Agirensemble, a présenté jeudi 13 février son système d’évaluation de la performance sociétale des produits alimentaires. Au sein de quatre familles de produits (farine, poulet, pain, jambon de porc), 63 références se sont vues attribuer une note sur 100 et ont été présentées pendant le Salon de l’agriculture (22 février-1er mars à Paris). L’association en notera 200 d’ici à la fin de l’année et compte franchir le cap des 100 000 produits d’ici à 2025.

Fruit de trois années de travail, ce système de notation a le double objectif d’aider les consommateurs à se repérer parmi l’ensemble des labels et d’aiguiller les opérateurs économiques dans leurs choix au niveau des chaînes de valeurs. Pour y parvenir, La Note globale (50 adhérents en 2020) a rassemblé l’ensemble des parties prenantes (institutions, industriels, distributeurs, agriculteurs, consommateurs…) pour élaborer un cahier des charges commun.

Méthodologie de notation

Basées sur la prise en compte de six enjeux (nutrition et santé humaine ; environnement ; bien-être animal ; RSE ; traçabilité et transparence ; origine, équité et contribution à l’économie française), une note sur 100 points par thématique et une note globale (moyenne des scores précédents) sont attribuées à chaque produit. « Le système de notation considère que tous les enjeux et tous les maillons de la chaîne ont le même poids », précise Anne Vandenbossche, présidente de La Note globale.

Chaque enjeu se décline en objectifs (40 au total), eux-mêmes subdivisés en leviers d’action présentant quatre niveaux de performance (voir graphique). Les étiquettes seront progressivement disponibles pour chaque maillon de la chaîne. Ainsi, sur la filière blé, une note pourra être attribuée à la farine d’un meunier et une autre aux baguettes du boulanger. Par ailleurs, les cahiers des charges des labels existants (Nutri-Score, label Rouge…) sont intégrés au référentiel pour faciliter la mise en place du système de notation.

Beaucoup de données restent encore à collecter

Les premières notes obtenues sont comprises entre 60 et 70. « Si les notes paraissent faibles, elles montrent que des axes de progrès sont possibles. Elles permettent à tous les acteurs de réaliser un diagnostic de leurs pratiques et d’identifier de nouvelles thématiques de travail », explique Anne Vandenbossche. Ces notes relativement basses sont aussi dues au fait que certaines actions ne sont pas encore quantifiées. Il est par exemple complexe pour une entreprise d’évaluer la valeur ajoutée qu’elle apporte à son territoire. « Nous sommes dans une démarche où l’entreprise doit prouver ce qu’elle avance et beaucoup de données restent encore à collecter », poursuit-elle.

Les notes seront dans un premier temps accessibles aux consommateurs sur l’application Scan Up avant d’être progressivement affichées sur les emballages. Intermarché prévoit pour sa part d’indiquer en cours d’année les scores de ses produits (pain, poulet puis jambon et lait) sur son site drive. « Nous allons d’abord tester l’évaluation des différentes filières couvertes par La Note globale avant d’élargir le nombre de références notées lorsque les process de La Note globale auront été éprouvés », commente Baptiste Carpentier, responsable RSE d’Intermarché.

De son côté, Soufflet, membre fondateur de l’association, s’est engagé dans la démarche avec plusieurs activités : Soufflet Agriculture, Moulins Soufflet, Pôle Bakery et Neuhauser. Dès 2020, plusieurs produits de la filière blé afficheront l’étiquette sociétale et le groupe travaille aujourd’hui sur d’autres filières.

Impliquer le consommateur

Il est avant tout nécessaire que le consommateur accepte le système de notation et le considère comme fiable. « La sévérité de la note, c’est notre crédibilité. Sans cela, on a perdu d’avance », affirme Anne Vandenbossche. En ce sens, les consommateurs volontaires peuvent participer, dès le Salon de l’agriculture, à la gouvernance de l’association en intégrant le collège des consommateurs au conseil d’administration. Ils pourront ainsi participer à la définition d’un périmètre de notation des produits composés et orienter les progrès en votant des plans d’action. Un comité d’éthique a également été lancé en début d’année regroupant notamment Laisney (système de veille Vigie Alimentation à Alimavenir), Dominique Desjeux (anthropologue et sociologue, professeur à la Sorbonne). Enfin, dès 2021, La Note globale instaurera un jury citoyen qui pourra vérifier les notes attribuées.

Cependant, les données servant à l’établissement de la notation sont fournies par les entreprises elles-mêmes, ce qui risque de faire réagir certains consommateurs quand on sait que la confiance entre les deux parties s’est étiolée. La Note globale assure que le « référentiel se veut évolutif » et que l’attribution des notes suivra à terme un parcours en trois étapes : l’autoévaluation de l’entreprise à son niveau ; l’évaluation par un organisme de certification tiers ; la validation de la note par un consommateur volontaire.

Vers de futures exigences ?

Si la démarche de notation est aujourd’hui volontaire et souple pour les entreprises, les critères d’évaluation pourraient à terme se durcir. « Nous voulons d’abord que la démarche prenne avant d’être plus exigeants », justifie Anne Vandenbossche, présidente de La Note globale. Cependant, les associations environnementales et de défense du bien-être animal estiment que le cahier des charges n’est pas assez contraignant et ont pour l’instant toutes refusé de s’associer au projet. En effet, elles jugent que le cahier des charges n’est pas assez précis. Par exemple, il ne contient pas de critères obligatoires et le système de contrôle n’est pour l’instant pas assez solide, selon elles. De ce fait, des risques peuvent y être associés tels que la survalorisation de productions conventionnelles.

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