Euralis joue la synergie entre ses filières
Euralis fait peau neuve. Sa nouvelle organisation a été dévoilée hier en assemblée générale. Le premier groupe agro- alimentaire du Sud-Ouest est désormais structuré en trois pôles : productions agricoles et distribution, semences, gastronomie de terroirs. S’y ajoute un département qui concerne les partenariats en porc et bovin. « L’idée est de mieux faire jouer les synergies entre les activités», souligne Christian Peès, président d’Euralis. Ce toilettage s’accompagne d’une nouvelle communication. Le groupe a pour ambition de faire émerger son nom Euralis comme une « marque forte, fédératrice ». Toutes ses entités, sociétés, coopératives et groupements de producteurs portent désormais un signe de ralliement. Ainsi, Coop de Pau devient Euralis Pau.
Progression dans le foie gras
Sur le plan stratégique, la consolidation succède à la réorganisation. Depuis dix ans, le groupe s’efforce de rééquilibrer ses activités au profit des productions animales. Cet objectif est presque atteint en 2003, avec 45 % du chiffre d’affaires (392 millions d’euros) contre 55 % pour les productions végétales (476 millions d’euros). Devenu en quelques années le premier opérateur sur le marché du foie gras, Euralis poursuit aujourd’hui son développement en travaillant la valeur ajoutée de ses produits. « On privilégie les circuits directs», signale le directeur général Michel Depierre. Selon lui, la nouvelle Pac aura un effet négatif sur les volumes produits. « Demain, la croissance du groupe sera plutôt interne », indique-t-il. Euralis s’engage dans une politique commerciale « plus offensive et plus efficace » et se dit prêt à conquérir de nouveaux marchés, en France comme à l’étranger. Sur l’exercice clos en 2003, le résultat d’exploitation est en hausse de 10 M EUR en glissement annuel. Le CA est stable, à 868 M EUR. Des charges exceptionnelles de restructuration s’élevant à 5 M EUR ramènent le résultat net consolidé à -1,5 M EUR. Pour l’exercice en cours, le groupe confirme un « budget de zéro plus », malgré une baisse de 40 % de la collecte en céréales et une hausse des coûts d’alimentation du bétail, liées à la sécheresse.
Le chiffre d’affaires d’Euralis Gastronomie (305 M EUR) a progressé de 7,2 % en France et de 5,6 % à l’export. « Ces bons résultats ont été obtenus sur un marché dépressif, tant au niveau des volumes que des prix, précise le groupe. Un succès qui tient à la fois à la politique de marques et à la complémentarité stratégique entre Grimaud Montfort Distribution et Rougié Bizac International. »
Le fabricant affirme avoir progressé d’environ 10 % en volume, lors des dernières fêtes de fin d’année. « Notre force vient d’un positionnement sur le foie gras entier et sur le créneau de la RHF », précise Michel Depierre. Euralis Gastronomie est notamment aujourd’hui le numéro un à l’export, le numéro un sur le marché professionnel et le numéro deux sur le marché grand public. Son réseau comprend 700 producteurs, couvrant 25 % de la production française (7,9 millions de canards, 260 000 oies). 60 % des canetons utilisés proviennent de ses propres couvoirs.
L’activité légumes représente aujourd’hui 20 % de la production française. Les partenariats avec Géant Vert et Bonduelle poursuivent leur développement. Cet exercice a aussi été marqué par le recul de 6 % du chiffre d’affaires d’Euralis Vigne, « sur un marché très déprimé depuis plusieurs années».