[Édito] Egalim2 : on en oublierait le débat sur l’origine !
La proposition de loi Besson-Moreau, censée permettre une meilleure rémunération des agriculteurs, fait débat et divise même les syndicats agricoles. Impossible de trouver un consensus sur ce type de sujet ! C’est la sixième loi portant sur l’encadrement des négociations commerciales depuis la loi Galland de 1996. Et on aura bien du mal à trouver des positions communes entre chacun des maillons des filières agroalimentaires, tant chacune de ces lois a ses avantages et ses inconvénients. Celle qui se prépare ne déroge pas à la règle. Elle comporte d’ailleurs d’autres sujets que les seules relations commerciales, dont celui de l’étiquetage de l’origine. Ce point semble quelque peu oublier des débats entre professionnels, mais fait bondir les associations de consommateur. Et notamment Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir, qui s’insurge sur le recul que constitue l’article 4 par rapport à la loi Egalim sur la question de l’étiquetage de l’origine France des produits agroalimentaires. L’obligation de cet étiquetage est pour l’heure conditionnée à « un lien avéré entre certaines de leurs propriétés, notamment en termes de protection de la santé publique et de protection des consommateurs, et leur origine ». Une condition, selon lui, impossible à tenir. L’annulation obtenue par le géant Lactalis de l’étiquetage géographique sur les produits laitiers reste encore dans les mémoires. Le droit européen est aussi drastique. Le ministre de l’Agriculture, lui-même, lors des débats le 24 juin à l’Assemblée nationale, a déclaré que le décret sur l’origine de la viande en restauration collective qu’il voulait tant voir paraître avant l’été était encore embourbé dans les méandres législatifs. « C’est un parcours du combattant, mais je ne lâcherai pas pour que nos enfants connaissent l’origine des viandes dans la restauration », a-t-il lancé. Certains espèrent que le Sénat fera évoluer cet article « en trompe-l’œil » !