Commerce extérieur
Dunkerque Port développe l'activité conteneur
En investissant 75,4 millions d'euros dans l’agrandissement du terminal à conteneurs, Dunkerque Port compte bien reprendre des trafics à ses voisins du Benelux, notamment agroalimentaires.


Plus que jamais, Dunkerque Port fait le pari du développement des conteneurs, secteur dans lequel le port a connu une croissance forte et continue depuis 7 ans, passant de 200 000 à 375 000 EVP (équivalent vingt pieds) entre 2010 et 2017, et vise désormais les 900 000 EVP par an à très court terme.
Pour répondre à ce challenge, il vient d’investir 75,4 millions d'euros (M€) avec le soutien de l’État et de la Région dans des travaux de prolongation du quai de Flandres, situé le long du bassin de l’Atlantique. Objectif ? Accueillir dès 2019 les plus grands porte-conteneurs du monde (mégamax). En prolongeant ainsi de 500 mètres le quai de Flandres pour atteindre les 1 800 mètres de linéaire, Dunkerque pourra en effet accueillir simultanément deux mégamax « dans toutes les conditions de marée ». De quoi permettre de rapatrier une partie des 1,5 million d’EVP débarqués au Benelux et destinés à la France.
Ces travaux s’accompagnent également du doublement du nombre de portiques (3 à 6), d’un nouveau terminal électrique de 3 mégawatts et de l’agrandissement des terre-pleins (3,5 ha). En parallèle de ce chantier, Dunkerque Port aménage une centaine d’hectares qui permettront d’accueillir de nouvelles entreprises logistiques sur sa zone Dunkerque Logistique International.
Dans une seconde phase, le port envisage de nouvelles extensions qui devraient lui permettre d’atteindre les 2,5 millions d’EVP en 2035. « Notre tirant d’eau de 16,5 m est l’un de nos principaux atouts dans la compétition européenne, explique Stéphane Raison, le président du directoire, seul Rotterdam peut revendiquer un tel tirant d’eau. »
Oranges du Brésil, ananas d’Équateur ou crevettes
Cette montée en puissance devrait profiter aux trafics agroalimentaires au premier rang desquels figurent les fruits et légumes, la filière halieutique et le sucre. Dunkerque Port souhaite rapatrier en France des trafics comme les oranges du Brésil, les ananas d’Équateur ou les crevettes et autres poissons débarqués outre-Quiévrain dans les ports belges ou hollandais.
Il veut également développer ses trafics de fruits exotiques notamment en provenance d’Amérique latine. En septembre 2017, les dirigeants du port y étaient d’ailleurs en mission dans plusieurs capitales pour « promouvoir ses infrastructures bananières et le savoir-faire du port en matière de stockage des produits à température dirigée », précise Stéphane Raison.
Selon le directeur commercial, Daniel Deschodt, « Dunkerque commence d’ailleurs à être référencé parmi les ports à température dirigée, ce qui est relativement nouveau ». Dunkerque Port veut également séduire les importateurs boulonnais en mettant en avant l’optimisation logistique qu’ils pourraient bénéficier en débarquant à Dunkerque, destination Boulogne-sur-Mer.
Le port a exporté 263 000 t de sucre en 2017
Le port table sur le développement des exportations de sucre à partir du TTS qui se font actuellement soit par les bateaux Bibo (vrac entrant, sacs sortants), soit par conteneurs. Cristal Union prévoit d'ailleurs une montée en puissance de ses exportations facilitées par la suppression des quotas. « Le port a exporté 263 000 t en 2017 dont 75 000 t en conteneurs à destination du Soudan, de la Grèce, de l’Espagne, de l’Égypte et de la Sierra Leone notamment », précise-t-il. Des chiffres qui seront sûrement dépassés en 2018.
Nord-Céréales se dote de nouvelles capacités de stockage
« Nous avons décidé d’engager un gros programme d’investissement. Nous allons récupérer le linéaire de quais situés en face des silos verticaux, ce qui nous permettra d’accueillir des bateaux de 63 000 à 100 000 tonnes », annonçait Joël Ratel, directeur général de Nord-Céréales à l’occasion des états généraux de l’alimentation décentralisés. Les installations devraient être opérationnelles d’ici quelques semaines. Dans un 2nd temps, une partie de la darse sera comblée et trois silos à fond plat de 40 000 tonnes de capacité chacun seront construits. Ils permettront d’accroître l’allotement des céréales destinées à l’exportation tout comme la réception de nouveaux trafics à l’importation. Avec de tels investissements, Nord-Céréales devrait augmenter ses capacités de stockage de 36 %.