Des prions atypiques
Ca n’est pas pour se faire peur, mais les services vétérinaires commencent à répertorier des cas atypiques de maladies à prions, ESB ou tremblante. Le 11 janvier, on a constaté 6 cas atypiques d’ESB, détectés dans le cadre des programmes de surveillance de routine à l’abattoir. Il s’agissait de 6 vaches âgées de 8 à 15 ans, dont 2 en Loire-Atlantique, 1 en Côtes-d’Armor, 1 en Creuse, 1 dans la Loire et 1 dans le Jura. Dans chaque cas, confirment les vétos, « les profils électrophorétiques observés lors des analyses de confirmation étaient différents de ceux observés pour les cas classiques d’encéphalopathie spongiforme bovine… Les analyses génétiques mises en œuvre pour plusieurs de ces cas atypiques ont permis d’exclure l’hypothèse d’un polymorphisme dans le gène codant pour la protéine prion». Autrement dit : il ne s’agit ni d’une erreur, ni même d’une variabilité du gêne responsable. Autrement encore dit : on ne sait pas, on ne peut que constater et abattre les cohortes au plus vite. Même chose pour la tremblante ovine. On murmurait depuis six mois que certaines souches sélectionnées pour leur résistance et diffusées en croisement n’étaient pas aussi résistantes que prévu. Cette rumeur était fondée. On sait maintenant que le 12 mars dernier, dans le cadre des programmes de surveillance active à l’abattoir ou à l’équarrissage, on a découvert dans la Haute-Vienne et dans l’Ain au total trois cas atypiques de tremblante chez des brebis âgées de 5 à 17 ans. « Le génotypage des animaux pour le gène codant pour la protéine prion indique que ces animaux sont homozygotes pour l’allèle ARR, associé à la résistance la plus élevée au développement des signes cliniques associés à la tremblante » dit la note des Services vétérinaires. Pas très rassurant, tout ça. Quand on en aura fini avec la grippe aviaire, il ne serait pas étonnant qu’on en reparle…