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EMBALLAGE
Des paramètres évolutifs déterminent le retrait du plastique des emballages

La relation des consommateurs aux emballages alimentaires, les filières de recyclage et la mise en œuvre des réglementations ne peuvent qu’évoluer. À chaque industriel de trouver sa voie vers moins, pas de plastique ou du plastique réutilisable.

Des paramètres évolutifs déterminent le retrait du plastique des emballages
© Artem - stock.adobe.com

Les magasins Intermarché et Netto se mettent à distribuer des viandes en barquettes en carton et sous skin (pelliplacage en français). Ce sont des muscles et des abats sous les marques de distributeurs Jean Rozé et Netto. Ce conditionnement se caractérise par 75 % de carton en tout (labellisé FSC, de bois durable), à 70 % recyclé. Le groupe Les Mousquetaires prévoyait en début d’année de déployer trente et une références ainsi conditionnées dans toute la France. Ce conditionnement est le fruit d’un développement de 18 mois entre Agromousquetaires et ASV Packaging autour de la technologie Halopack.

Le groupe Les Mousquetaires n’est pas le seul distributeur à s’intéresser à l’emballage sous vide sur carton filmé (Biocoop, par exemple, adopte ce concept) ni le seul industriel (le volailler bio Bodin, Fleury Michon aussi). Pour l’heure, ASV Packaging, fabricant français d’emballages agroalimentaires exploitant trois sites de production dans l’Hexagone, peut répondre aux demandes d’emballages Halopack. « L’outil industriel est en place, déjà déployé sur deux sites de production. Il répond aux besoins de nos clients », informe le président du groupe, Philippe Desveronnières. « La capacité installée peut facilement être augmentée, moyennant investissements complémentaires dont la durée de réalisation est inférieure au temps de gestion d’un lancement chez un client », précise-t-il.

Sur du carton et sous atmosphère modifiée

Le carton et le papier domineront dans cinq ans en fonction des industries agroalimentaires, d’après le baromètre du CFIA (voir schéma ci-contre). Les conditionneurs de fruits et légumes y sont contraints dès maintenant en vertu de la loi contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec). Dans les autres secteurs, on répond au désir des consommateurs. C’est ainsi que la poudre chocolatée Nesquik revient dans une boîte en carton un peu vintage. À signaler aussi l’audacieuse tentative des margarines St Hubert d’éditer un « petit pot » en carton pour une référence bio, qui a n’a pas été poursuivie.

Les technologies de mise sous atmosphère modifiée s’adaptent. Par exemple, le fournisseur suisse Packartis présente au salon Prod & Pack de Lyon (du 16 au 18 de novembre) « un système de séparation simplifiée » entre le carton et le plastique. Ainsi, « en faisant des modifications aux outils de thermoformage, on peut utiliser les mêmes machines d’emballage que pour les complexes APET/PE ou PVC/PE », dit le texte de présentation. À côté du carton, le bois et la cellulose moulée sont également des pistes suivies.

Des barquettes en bois 4 fois plus chères

Mais les coûts de transformation des lignes de conditionnement et d’achat des emballages alternatifs peuvent faire hésiter les industriels. Pour conditionner dans le bois, Fleury Michon a mis en place un nouvel atelier complet de cuisson et de conditionnement, et achète 4 fois plus cher les barquettes en bois issues de forêts de peupliers du Jura gérées durablement que les autres barquettes en plastique.

De nombreuses questions sont en suspens ; ça limite les emballages "hybrides" dans leur développement

Les solutions mixtes comportant du plastique sont tributaires du geste de séparation des éléments chez le consommateur. Elles sont en lice avec les solutions de plastique recyclable, dont les filières de recyclage se développent. L’évolution réglementaire laisse le champ libre. La directive européenne SUP (plastiques à usage unique) définit un emballage plastique comme composé en tout ou partie de plastique comme matériau structurel principal.

Dans les dix ou vingt ans, « les cartons avec un pelliculage ou une fraction plastique seront donc considérés comme des emballages plastique et donc soumis aux mêmes règles », considère Gaultier Massip, ingénieur de Citeo, qui interviendra au salon Prod & Pack. « De nombreuses questions sont en suspens ; ça limite les emballages "hybrides" dans leur développement », constate-t-il.

Une certitude est qu’en 2030 les emballages plastique à usage unique doivent tous avoir une filière de recyclage pérenne. Selon l’ingénieur, les emballages réutilisables (potentiellement en plastique et recyclables aussi) vont connaître une croissance forte, comme en métal, en verre…

Pourquoi une barquette Halopack coûte plus cher

Philippe Desveronnieres, président d’ASV Packaging, explique en 4 points pourquoi une barquette Halopack en carton filmé pour le sous-vide a un coût de revient supérieur à une barquette en plastique constituée de plusieurs résines.
a) : Il y a deux composants au lieu d’un seul et s fabrication demande un processus industriel plus complexe ;
b):  Il faut raisonner en termes de création de valeur  pour l’IAA et de réponse a un besoin, ou une exigence du marché ;
c) : Les deux emballages ne sont pas comparables. L’un est recyclable – certifié par Citeo -, l’autre pas ;
d) : On doit comparer le coût global de la solution d’emballage Halopack par rapport à la solution barquette pastique + fourreau carton ou étiquettes. La barquette Halopack peut être imprimée sur toutes ses faces recto et verso.

 

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