Des obstacles à l’essor des circuits courts alimentaires
«D’un côté, la demande des consommateurs est là. De l’autre, elle n’est pas suffisamment structurée, mal identifiée, difficilement accessible », a déclaré Dacian Cioloş, commissaire européen à l’Agriculture, le 20 avril dernier en ouverture d’un colloque sur l’agriculture locale et les circuits courts. Si ce mode de distribution est ouvertement défendu par Bruxelles et sera d’ailleurs inscrit dans la réforme de la Pac, il ne fait pas encore l’unanimité dans le monde économique et politique. Alors que l’aspect développement durable était le principe même des circuits courts, l’Ademe vient de jeter un pavé dans la mare en rendant un avis contrasté sur les bénéfices environnementaux de ce type de circuit. La logistique et la saisonnalité restent les deux points de vigilance de l’agence. Si producteurs, industriels ou distributeurs prennent de plus en plus d’initiatives en faveur des filières courtes, le cabinet d’experts Xerfi estime que les ventes de ce créneau ne devraient guerre dépasser 2,8 milliards d’euros en 2015 (soit moins que le marché des produits bio). Certains freins – dont le prix des produits pour les consommateurs – pourraient peser sur son développement. À moins que de nouvelles mesures d’encouragement soient prises par les pouvoirs publics. François Hollande avait ainsi inscrit dans son programme de candidature à la présidentielle un objectif de 40 % de produits locaux, biologiques ou pas, dans la restauration collective.