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Matières premières
Des céréales à paille 2019 répondant à tous les besoins

La moisson du blé tendre, du blé dur et des orges a profité de circonstances climatiques propices. Elle offre toutes les qualités nécessaires aux différentes transformations, selon les tests déjà réalisés. Les grains sont globalement gros et sains.

© S. Leitenberg

L’abondance de la moisson nationale de blé tendre est unanimement reconnue : elle dépassera les 38 millions de tonnes cette année. Certes l’Auvergne n’y participe pas, à cause du manque d’eau persistant. Les opérateurs attendent maintenant les données qualitatives de la collecte. Les laboratoires de FranceAgriMer et d’Arvalis-Institut du végétal avaient délivré au 20 août un heureux aperçu qualitatif des collectes de blé tendre et de blé dur. Il manquait encore d’importantes données : celles des Hauts-de-France, représentant 21 % de la collecte nationale de blé tendre en moyenne des cinq dernières campagnes, et aussi de la Bretagne (5 %). Celles-ci seront connues lors du conseil spécialisé des céréales de septembre. Les organismes stockeurs auront eu le temps de nettoyer et classer les lots d’ici-là.

La canicule du mois de juin faisait craindre un remplissage limité des grains. Ceux-ci sont finalement assez lourds dans l’ensemble – présageant d’un bon rendement en farine. Les poids spécifiques (PS), indiqués le 20 août sur 68 % du nombre final d’échantillons attendu par FranceAgriMer et Arvalis, sont généralement au-dessus de 76 kilogrammes par hectolitre (kg/hl), et pour la moitié à 80 kg/hl ou davantage – Soufflet a témoigné de PS de 81 kg/hl.

Qualité du blé tendre

Le temps sec de fin de saison a été bénéfique à plusieurs égards : le blé a été collecté sec, il n’y a « quasiment pas de mycotoxines », d’après le directeur céréales de Soufflet sur une vidéo du site Internet du négociant ; enfin, il n’y a pas eu de début de germination et l’indice du temps de chute de Hagberg, important en panification, est parfait.

Les hauts rendements ont fait craindre une dilution des protéines. Cette crainte pourrait se confirmer sur la façade ouest. D’après FranceAgriMer et Arvalis, les teneurs en protéines oscillent entre 10,5 et 11,5 % dans la moitié ouest du pays et entre 11,5 et 12,5 % dans la moitié est. En moyenne nationale, les PS sont majoritairement dans une fourchette allant de 11 % à 12 %. Critère appréciable tant des exportateurs, des filières boulangères que des fabricants d’aliments pour les élevages.

Les meuniers et industriels du pain devraient aussi voir se confirmer d’honnêtes forces boulangères. Au 20 août, un quart du blé tendre était classé en catégorie Premium par FranceAgriMer et était donc particulièrement attractif pour la meunerie française. Tandis que plus de la moitié du blé analysé se classait en catégorie Supérieur. Dijon Céréales, en particulier, s’est vanté à la mi-août d’un taux moyen protéique de 12,3 % ainsi que de bonnes forces boulangères. « Ce qui est intéressant pour la suite de la campagne, c’est que nous avons une collecte de blé très homogène en qualité avec les niveaux attendus par tous nos clients, en France comme à l’étranger », commentait Pascal Demay, directeur céréales de la coopérative bourguignonne.

Couleur uniforme en blé dur

Bonne en quantité et en qualité, la moisson nationale ne sera cependant pas championne à l’exportation. « La France devrait lutter à armes égales avec ses principaux concurrents, qui ont, eux aussi, connu une très belle moisson », a commenté, devant la presse le 20 août, Philippe Heusele, secrétaire général de l’Assemblée permanente des producteurs de blé et autres céréales à paille (AGPB), également président de France Export Céréales.

L’élu céréalier appréhende une « forte concurrence sur les marchés qui sont traditionnellement les nôtres ». En particulier, les blés français souffrent à l’exportation d’un défaut persistant de compétitivité. Ils feront face cette année à des blés de la mer Noire qui « poursuivent leur domination sur la scène mondiale, du fait de leur prix moins élevé et de leur niveau de protéines supérieur aux blés français », selon un communiqué du syndicat agricole spécialisé.

Une forte concurrence sur les marchés

Les conditions climatiques ont aussi profité au blé dur, qui sert à fabriquer de la semoule et des pâtes. Le fort recul de la moisson n’est dû qu’au fort recul des surfaces de culture, un certain nombre d’agriculteurs ayant été découragés par une succession de mauvaises années. Selon FranceAgriMer et Arvalis, la teneur en eau des grains de blé dur est faible, la couleur est uniforme et le Hagberg fort. Comme souhaités, les PS sont élevés, mais les taux de protéines sont épars, avec cependant une majeure partie entre 13 et 14 %.

Des orges pour la brasserie et la nutrition animale

Les orges d’hiver, récoltées en abondance, « devraient répondre aux besoins des brasseurs dans une majorité de cas », d’après un communiqué de FranceAgriMer et Arvalis. Enfin, les orges de printemps, particulièrement abondantes cette année, car ayant partiellement remplacé les cultures échouées de colza, pourraient souffrir de trop faibles taux protéiques, et servir d’ingrédient fourrager.

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