Démarrage de la campagne d'export du blé ?

Période du 16 au 22 septembre. Serait-ce le signe d'un démarrage qui s'est fait attendre, de la campagne d'exportation de blé européen, français entre autres ? La semaine dernière, les tirages de certificats d'exportation ont retrouvé un rythme comparable à celui de l'an dernier, même période, avec 524 700 tonnes, pour l'Union européenne à 28. Une opération qui ne permet pas de rattraper le retard pris depuis le début de la campagne : 4,2 millions de tonnes (Mt), contre 5,8 Mt au 15 septembre 2014. On notera que les tirages spécifiques France se maintiennent au niveau de l'année dernière, avec 1,6 Mt depuis juillet. Les chargements dans les ports sont également proches de l'année dernière, mais les silos sont encore encombrés. Un signal que les opérateurs attendaient s'est manifesté vendredi avec la participation, pour la première fois depuis le début de la campagne, au tender égyptien de 235 000 t, pour 60 000 t, en compagnie de la Russie, 115 000 t, et de l'Ukraine, 55 000 t. Enfin, l'euro qui s'est déprécié de 2 points en une semaine pour revenir à 1,12 dollar contribue, avec la hausse du pétrole et le raffermissement à Chicago, à une conjoncture plus optimiste et au rebond des cours sur Euronext et sur le marché physique. La prudence domine toutefois devant l'inconstance de ce marché.
L'orge, de son côté, poursuit sa solide campagne d'exportation tant en ce qui concerne les prises de certificats (453 600 t délivrées la semaine dernière et 3,2 Mt depuis le début de la campagne contre 1,8 Mt l'an dernier) que les chargements dans les ports. Pour l'instant, la Chine ne relâche donc pas ses achats ; reste le risque du client quasi exclusif. L'orge conserve sa tendance ferme, qui l'éloigne du marché intérieur. En juillet dernier, les utilisations d'orge par les fabricants d'aliments du bétail sont tombées à 75 000 t contre 123 000 t en juillet 2014.
Hausse de la récolte européenneLa hausse du prix du pétrole et des exportations américaines meilleures qu'attendu ont fait se redresser les cours sur la place de Chicago, avec des répercussions modestes sur Euronext et sur le marché physique français qui ne subit pas trop, actuellement, la pression d'une récolte retardée par les intempéries. L'observateur Stratégie Grains a revu à la baisse de 2,2 Mt, à 57,4 Mt, ses prévisions de récolte européenne (sauf pour la France : +400 000 t), tandis que selon les opérateurs, la récolte ukrainienne se situerait entre 22 et 25 Mt, contre 27 Mt annoncées par l'USDA. Les prix actuels du maïs français autorisent une petite activité d'exportation. P. Gautron