Début de campagne satisfaisant en primeur
Les retards de plantation ont été rattrapés par une météo favorable.
La production française de pommes de terre primeurs va entrer dans une période d'offres significatives avec l'arrivée des tubercules de plein champ. Les productions sous abri que l'on découvre dans les rayons et chez les primeuristes depuis plusieurs semaines ont bénéficié d'une activité commerciale plutôt favorable. L'offre encore modique – notamment en provenance des « îles » (Noirmoutier, Ré) ou du Roussillon (Béa AOC) – n'a pas rencontré de difficultés d'écoulement sur des bases de prix au moins équivalentes à celles de l'an dernier, de l'avis même des professionnels.
Les surfaces se sont stabiliséesLes cultures ont évolué de façon satisfaisante. Les retards de plantation dans certains bassins de production, comme la Bretagne, ont été rattrapés par les bonnes conditions météorologiques du printemps, et la qualité est bonne. Les surfaces consacrées aux primeurs, qui s'étaient effondrées de 50 % entre 2000 et 2010, se sont stabilisées l'an dernier, confirmant cette consolidation cette année. Ce sont là des évaluations empiriques, les premières réunions professionnelles permettant d'établir des statistiques fiables n'ayant pas encore débuté.
Ce bon démarrage n'exclut pas une certaine inquiétude quant à la suite du déroulement de la campagne, quand le gros de la production se présentera sur le marché à partir de juin. En 2013, la campagne de primeurs s'était bien déroulée, en tout premier lieu grâce à la faiblesse des stocks de pommes de terre de conservation, évitant le heurt fréquent entre les vieilles pommes de terre et les primeurs ; cette concurrence tournant généralement au désavantage de ces dernières.
Or, cette année, la situation se présente différemment. La fin de saison de pommes de terre de consommation est lourde, marquée par des stocks importants, en hausse d'environ 200 000 t sur la moyenne des cinq dernières années.
Une campagne publicitaire du 12 au 29 juinSelon le panel Unpt/Cnipt, il restait 28 % de la production en stock à la fin mars contre 21 à 29 % depuis 2008. Certes, une bonne partie de ce stock est engagée, dans un cadre contractuel qui s'élargit (à 40 % pour le frais, 81 % pour la transformation) dont le débouché est donc assuré, ce qui ne sera pas le cas pour la part restant sur le marché libre. Le ralentissement de l'exportation, la diminution de la consommation des ménages – explicable par la douceur des températures cet hiver – pèsent de plus en plus lourdement sur les prix qui s'étaient montrés fermes durant les premiers mois de campagne.
Comment la primeur va-t-elle pouvoir réagir à ces conditions adverses ? Sans doute en affirmant sa différence avec les pommes de terre de consommation, partageant ainsi l'attractivité des productions printanières et estivales auprès des consommateurs. La campagne de publicité radio – mise en place par l'interprofession pour diffusion du 12 au 29 juin, sous le slogan « La pomme de terre primeur ? Il n'y a rien de meilleur » – et la reprise de l'identification en rayon avec le logo « Pommes de terre primeurs de nos terroirs » vont dans ce sens.