Début d'année dépressif sur les marchés

En cette première semaine de janvier 2016, le marché des céréales n'est pas encore sorti de la traditionnelle léthargie de la période des fêtes et il faudra attendre la fin de la semaine pour que se dessine une tendance. Durant toute la période de trêve des confiseurs, seules les cotations d'Euronext ont enregistré quelques fluctuations, mais les marchés physiques, réduits à leur plus simple expression, n'ont pas réagi. Leur réaction risque cependant d'être plus significative à partir de ces prochains jours en accompagnement des marchés à terme dont la baisse s'est nettement précisée en ce début de semaine dans le sillage de la chute des marchés financiers asiatiques. La tournure que vont prendre les marchés extérieurs sera déterminante pour cette deuxième partie de la campagne. Rappelons que le dernier conseil céréales de FranceAgriMer a tablé sur des sorties à destination des pays tiers, de 11,5 millions de tonnes, chiffre qui semble réalisable au vu des ventes déjà effectuées. 4,5 millions de tonnes avaient été chargées à destina-tion des pays tiers depuis le début de la campagne, jusqu'à la mi-décembre dernier. Il faudra donc sortir 7 millions de tonnes au 1er juillet prochain pour atteindre cet objectif, ce qui n'est pas utopique. Dans une récente analyse, l'organisation Coop de France prévient que « pour relever le challenge, l'ensemble des rouages (y compris la logistique, ndlr) devra fonctionner sans anicroche. Et l'enjeu pour les collecteurs sera de parvenir à accélérer tant la collecte que les expéditions pour éviter des engorgements ingérables en fin de campagne ». Sénalia, qui a eu affaire à ces pro-blèmes d'engorgement des silos depuis le début de la campagne, évoquera sans doute le sujet lors de son assemblée générale ce 8 janvier.
Orge : lourdeur des disponibilités mondialesIl faudra aussi que les producteurs échappent à la tentation de la rétention. Pour l'orge aussi, l'exportation va jouer un rôle primordial de soutien. Jusqu'à présent, la défection des acheteurs chinois a pu être compensée en partie par d'autres destinations, et l'avance prise depuis le début de la campagne assure encore un bon équilibre. Il faut cependant tenir compte de la lourdeur des disponibilités au plan mondial.
Le marché français du maïs reste exposé à la concurrence des pays tiers sur ses débouchés communautaires et aussi à celle des autres céréales, abondantes, sur les marchés européen et intérieur. L'étroitesse de l'offre, sur ce dernier marché, constituant encore un rempart contre une accentuation de la baisse.