Crise sanitaire
De nouvelles occasions s’ouvrent pour le traiteur frais
Face aux nouveaux comportements et attentes des consommateurs, le secteur du traiteur frais doit s’adapter aux nouvelles tendances et travailler son image et l’attractivité de ses rayons pour rebondir.
Alors que les ventes de produits traiteur avaient chuté de 5 % lors du premier confinement, le deuxième les a vues repartir à la hausse. « La situation est complètement différente dans un contexte où la crise a considérablement rebattu les cartes sur la façon de s’alimenter », expose Isabelle Vantard, directrice générale adjointe de l’IRI, lors d’une conférence de presse organisée vendredi 6 novembre par les Entreprises du traiteur frais (ETF).
Lors de la première semaine de reconfinement, soit du 26 octobre au 1er novembre, le traiteur de la mer a enregistré une croissance de 20 % en valeur par rapport à la même période en 2019, tandis que le traiteur en libre-service progresse de 16 %. Même les ventes de produits snacking, qui avaient fortement reculé lors du confinement de printemps, sont reparties à la hausse (+2,3 %).
Drive, fait maison, repas à domicile et télétravail
La crise engendrée par la Covid-19 a installé de nouvelles habitudes d’achat et de travail qui ouvrent des opportunités pour les produits traiteur. Le développement du drive (+43,1 % des ventes de produits traiteur de janvier à octobre 2020) constitue de fait un fort relais de croissance pour la catégorie mais les produits traiteurs sont encore largement sous-représentés et peu mis en valeur (cf. graphique).
Les habitudes de consommation ont également évolué. Les Français continuent à prendre de plus en plus de repas à domicile et le fait maison s’ancre durablement, révèle l’étude de l’IRI menée auprès de 1 000 personnes les 23 et 24 septembre 2020. Une situation dont peut tirer avantage le secteur. « Les produits traiteur peuvent intégrer cet univers en développant une offre de cuisine d’assemblage ou en développant une gamme de recettes à réaliser soi-même », détaille Frédéric Nicolas, directeur shopper insights à l’IRI. Par ailleurs, les télétravailleurs, dont 27 % ont augmenté leurs achats de produits traiteur frais, constituent un vivier de consommateurs.
Retravailler l’offre
Si la crise a dévoilé de nouvelles pistes de développement, des conditions restent à réunir. Avec 69 % des achats de produits traiteur frais réalisés en GMS, l’attractivité des rayons doit être améliorée.
39 % des acheteurs estiment que le rayon ne donne pas envie
Depuis début septembre, 48 % des acheteurs de produits traiteur cherchent à se faire davantage plaisir, toutefois 39 % d’entre eux estiment que le rayon ne donne pas envie et 25 % qu’il n’y a pas assez de nouveautés. « Il y a un vrai déficit de plaisir à l’achat. Le choix, la nouveauté, générer des idées repas sont des axes à améliorer », appuie Philippe Rondeau, président de la commission GMS de l’ETF.
Les professionnels doivent aussi améliorer leurs produits selon les attentes des consommateurs sur les sujets de l’environnement, du made in France et de la santé, et davantage communiquer sur leurs engagements pour faire évoluer l’image du secteur. Par ailleurs, le facteur prix des produits et les promotions devront également être un point de vigilance, car les contraintes budgétaires sont et vont devenir de plus en plus importantes.
Avec des ventes globales en progression de 2,2 % de janvier à octobre, « 2020 sera une année en croissance et cette étude nous permet d’envisager un nouveau cycle de croissance », conclut Philippe Rondeau.