De la théorie à la pratique, un consommateur ambigu

> Seuls 4 % des consommateurs mangent cinq fruits et légumes par jour.
A fin de mieux connaître les pratiques et les habitudes des consommateurs de fruits et légumes, FranceAgriMer a financé une étude réalisée par l'institut d'études CSA. Elle s'est déroulée sur quatre saisons, de décembre 2014 à octobre 2015, et visait à comprendre les comportements des foyers consommateurs de légumes (pommes de terre incluses) et de fruits, quelle que soit leur forme (frais ou transformés). Sept cents panélistes ont été suivis. Ils ont été choisis de manière à être représentatifs des acheteurs français de fruits et légumes, c'est-à-dire un panel assez féminin (56 %) et plutôt âgé (62 % ont plus de 50 ans).
En matière d'appréciation, le goût et le plaisir semblent au rendez-vous pour les consommateurs, puisqu'ils apprécient, tout comme leur conjoint, les fruits et légumes. Une note positive un peu moins partagée par les petits, puisque « plus de la moitié des parents doivent insister pour faire consommer des fruits et légumes à leurs enfants ». Même l'acte d'achat des fruits et légumes est perçu comme agréable par les panélistes. Le principal critère de choix reste la qualité avant le plaisir. Les fruits sont notamment pé-nalisés par leur fragilité. Les sondés avancent des problèmes de conservation et du gaspillage, près de 80 % d'entre eux avouent avoir déjà jeté des fruits et légumes. Pour lutter contre ce gaspillage, certains vont privilégier l'achat plus régulier de plus petites quantités, tandis que d'autres limiteront les quantités sans augmenter la fréquence d'achat.
Une mise en pratique difficile au quotidienLe message du Programme National Nutrition Santé (PNNS) sur la consommation de « cinq fruits et légumes par jour » est bien connu des Français, et c'est même un objectif pour les deux tiers des répondants de l'enquête. Néanmoins, la consommation effective de fruits et légumes n'atteint pas ces préconisations. D'ailleurs, la notion de portion semble floue, puisque si un tiers des sondés estime consommer effectivement ces cinq fruits et légumes quotidiens, dans les relevés de consommation, seuls 4 % d'entre eux ont effectivement atteint ce nombre de portions !
Il semble cependant que la prise en compte des fruits et légumes transformés (notamment les conserves de tomates par exemple), ait été sous-estimée dans cette étude.
Le respect de la saisonnalité des produits est aussi très présent dans les intentions. Mais le CSA note que « malgré des consommateurs très affirmatifs sur l'attention portée au respect de cette saisonnalité, les faits tendent à démontrer le contraire ». Pour les fruits, le lien entre la consommation et la période est net, mais les mêmes légumes sont achetés toute l'année. De même, si les répondants disent aimer la nouveauté, peu font effectivement preuve d'audace ou de fantaisie dans leurs achats, ils s'orientent davantage vers les fruits et légumes qu'ils connaissent bien.
Les circuits de distribution sont l'objet du même biais. Si 61 % des panélistes disent privilégier l'achat de fruits et légumes en commerce de proximité plutôt que dans la grande distribution, les achats se font essentiellement dans les hypermarchés (60 %) et les supermarchés (51 %). Les marchés décrochent tout de même la troisième position (45 %).