« De la haute couture au prêt-à-porter »
> Dominique Reynaud, actuel dirigeant de l'entreprise Giraudet.
Les Marchés Hebdo : Quels sont les ponts commerciaux entre la restauration et la grande distribution ?
Dominique Reynaud : On pourrait com-parer les deux circuits au marché de la mode. Le premier serait la haute couture et le second le prêt-à-porter. La seule différence avec l'univers textile c'est que, pour les deux circuits de distribution, nous travaillons avec la même matière première et que nos exigences de qualité sont les mêmes. Seuls le packaging et la composition des recettes varient. Les deux circuits sont donc indissociables et s'alimentent l'un l'autre.
LMH : Concrètement, quels produits franchissent la porte de la grande distribution ?
D. R. : Notre catalogue GMS se compose des recettes classiques incontournables comme la quenelle au brochet ou encore la soupe de légumes, mais aussi des références qui ont reçu un grand succès dans nos boutiques. C'est le cas par exemple de la quenelle aux morilles qui était au top des ventes dans nos magasins et que nous avons lancée de façon saisonnière en GMS. Au total, nous proposons une trentaine de références de soupes, sauces et quenelles. Mais il ne suffit pas de transposer un succès dans l'univers de la GMS. Nous avons essuyé certains écueils. C'est le cas de notre soupe Pink, un gaspacho de betterave, pomme verte et vinaigre balsamique, qui n'a pas rencontré le public en hypermarché.
LMH : Quels sont les avantages du circuit professionnel ?
D.R. : La vente directe dans nos boutiques et auprès des chefs nous permet d'avoir un contact consommateur direct. Nous pouvons expérimenter des saveurs et réajuster en temps réel les recettes. Nos boutiques sont également un très bon vecteur d'image, qui nous aident peut-être à franchir les portes de la distribution. Sans compter que notre expérience terrain nous permet de faire des préconisations d'implantation en magasin qui permettent de faire croître les catégories. Par exemple, le marché des soupes progresse de 6 % par an, depuis que les soupes fraîches sont implantées au rayon fruits et légumes et non plus au rayon traiteur. Enfin, c'est également pour une entreprise un moyen de diversifier ses relais de croissance et de gagner en indépendance.