Comme pour les céréales, les fondamentaux, dans l’ensemble solides, ne résistent pas à la pression des facteurs extérieurs ayant entraîné le retrait des investisseurs non commerciaux des marchés des matières premières agricoles.
Période du 10 au 15 mars. Les mêmes causes créant les mêmes effets, le marché des oléagineux, qui se trouve lui aussi pris dans le maelstrom des graves évènements internationaux actuels, qu’ils soient imputables à la politique ou à la nature, sans oublier la chute des marchés financiers qui en découle, connaît un vif mouvement de baisse. Par rapport aux céréales, cette tendance est encore accentuée par l’évolution erratique des cours du pétrole. Les fondamentaux, dans l’ensemble solides, ne résistent pas à la pression des facteurs extérieurs ayant entraîné le retrait des investisseurs non commerciaux des marchés des matières premières agricoles. FranceAgriMer soulignait lors de son dernier conseil spécialisé, qu’entre le 8 février et le 15 mars, ces investisseurs avaient réduit de plus de 20 % leurs positions.
La baisse s’étend des graines aux huiles
Cependant, les bases statistiques du marché n’ont pas changé. Le dernier rapport de l’USDA (10 mars) prévoit certes une production mondiale de soja en hausse de 2,3 Mt à 258,4 Mt, en raison d’un très fort ajustement à la hausse de la production brésilienne (+ 1,5 Mt) établissant un record à 70 Mt, et de la Chine, + 800 000 t à 15,20 Mt, la production américaine étant maintenue à 90,6 Mt. Mais l’estimation de stock mondial final reste pratiquement stable, à 58,33 Mt. Pour ce qui est du colza, on sait que la situation en Europe reste tendue ; les derniers bilans de FranceAgriMer font état d’un stock français très faible en fin de campagne de l’ordre de 200 000 t, alors que les besoins de la trituration et que la demande de nos partenaires de l’Union européenne demeurent vifs sur la fin de campagne. Les disponibilités en tournesol s’amenuisent aussi, mais après avoir suivi la hausse du colza, celui-ci s’en inspire dans le sens de la baisse, se situant maintenant à 470 euros, rendu St-Nazaire, après avoir atteint jusqu’à 520 euros.
La baisse ne touche pas que les graines, mais aussi les huiles, notamment de soja et de palme, celle de colza résistant mieux. Dans la conjoncture actuelle, faisant fi des fondamentaux, il serait audacieux de se livrer à un quelconque pronostic, même à court terme.
Pois : une utilisation par les Fab encore trop modeste
Selon les bilans prévisionnels de pois protéagineux parus dans la note de conjoncture de l’Unip, la production française de pois pour 2010-2011 atteindrait 1,13 Mt contre 0,62 Mt en 2009-2010. Les emplois intérieurs porteraient sur 734 000 t contre 390 000 la dernière campagne. C’est une progression considérable, mais l’Unip considère que les utilisations pour l’alimentation animale sont encore trop modestes, avec 585 000 t contre 245 000 t en 2009-2010. Les exportations passeraient de 207 000 à 350 000 t ; cumulées au 1er janvier, elles étaient déjà de 210 285 t contre 108 475 il y a un an. Le pois a suivi la baisse des autres produits et cote aujourd’hui 230 euros départ Marne.