Danone : la croissance en réponse aux rumeurs
Franck Riboud est apparu serein lors de la présentation des résultats 2003 du groupe. Hier, le pdg de Danone annonçait un CA 2003 en très léger repli face à 2002, année dont les résultats avaient bénéficié de la cession de bière. Mais à périmètre et taux de change constants, Danone affiche un CA en progression de 7,2% sur un an, à 13,1 Md Eur. Soit la plus grosse progression du groupe au cours de la dernière décennie. Emmanuel Faber, directeur financier, ajoutait même que « les résultats auraient pu être encore meilleurs sans les effets de change, car le panier de devises nous est très défavorable. Mais malgré cela, nous avons continué à croître dans de fortes proportions pour les produits laitiers (+9,6%) et les boissons (+9,9%)». Seule stagne l'activité biscuits avec un très modeste +0,4% en 2003. « C'est un résultat sans surprise, car elle traverse une phase de transformation. Mais cela ne nous empêche pas d'afficher des résultats en adéquation avec nos objectifs, avec le métier des produits laitiers qui continue de tirer le groupe vers le haut. C'est un moteur de croissance essentiel, à moyen et long terme».
Un moteur de croissance et surtout une machine à cash, avec une marge de 13,7%. La division boissons, vache à lait de Danone, fait encore mieux avec 15,1%, « de loin l'activité la plus rentable» pour M. Faber. Ces résultats très satisfaisants auxquels s'ajoute la croissance des ventes sur l'ensemble du globe font que « pour la cinquième ou sixième année consécutive, Danone est au rendez-vous que nous nous sommes fixé» se réjouissait Franck Riboud, qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. « En 2003, nous espérions une croissance de 5 à 7%, ce que nous avons réalisé. Pour 2004, nous tablons sur les mêmes chiffres». M. Riboud a balayé les rumeurs de discussions avec Peter Brabeck-Letmathe, président de Nestlé. « Je n'ai jamais envisagé de rapprochement avec qui que ce soit», assénait-il, en en profitant pour mettre l'accent sur sa stratégie. « Nous ne cherchons pas à être le n°1 mondial. Nous cherchons plutôt à être présent à l'échelon local, et à y occuper la première place». Une position résumée avec humour : « et si l'on additionne les places de leader local, mathématiquement vous devenez premier mondial».