Cours soutenus entre deux rapports USDA
En plein weather market, après avoir fait du yoyo sur les estimations puis les prévisions de la récolte au Brésil et en Argentine, le marché se cale désormais sur les possibilités de semis de soja aux USA. La Chine reste active, mais d'aucuns s'interrogent sur la durabilité de cet appétit chinois. En l'absence de véritable orientation le marché évolue dans une fourchette étroite, mais sur des niveaux encore élevés en fonction de la sortie des différents rapports du département américain à l'agriculture (USDA) sur la situation des cultures, la réalité des ventes ou les perspectives de l'offre et de la demande. Sur ce début de semaine, les transactions sont à l'arrêt dans l'attente du rapport du ministère américain de l'Agriculture à paraître ce mercredi, que nous commenterons la semaine prochaine.
Les perspectives pour la campagne 2014/2015 sont aujourd'hui baissières ; outre les stocks détenus par les agriculteurs argentins, on annonce partout une augmentation des surfaces de soja, et le ralentissement de la croissance chinoise laisse douter que le pays continue d'accroître ses importations au rythme des dernières années. En Argentine, un certain consensus se fait autour d'une récolte de 53 millions de tonnes (Mt) ; la moisson commence tout juste. Au Brésil, les révisions de récolte à la baisse s'installent entre 86 et 89 Mt, ce qui reste considérable ; près des trois quarts de la moisson sont déjà réalisés. La chute de la récolte de maïs pourrait fluidifier la logistique dans ce pays. D'autant que, pour la première fois, on prévoit une deuxième récolte de soja de 2 à 3 Mt au Brésil et au Paraguay en juin-juillet, un mode de culture qui se développe malgré les risques agronomiques. On estime que les agriculteurs vont semer 1,3 million d'hectares (Mha) contre à peine 0,2 Mha l'an passé.
Avance des cultures en FranceEn colza, alors que les surfaces en Europe sont globalement stationnaires même si elles sont en hausse en France, on s'intéresse surtout à l'état des cultures. Un constat s'impose lorsque l'on traverse la campagne française, les cultures sont en avance et les plaines ont déjà revêtu leur robe jaune. Les observateurs s'inquiètent d'un possible retour du froid, mais surtout d'un déficit de précipitations qui pourrait pénaliser les rendements. Mais il ne s'agit pour l'instant que de spéculations. Le marché est malgré tout plutôt confiant avec des écarts de prix encore très importants entre l'ancienne récolte, qui se négocie sur de faibles volumes à 420 €/t en fob Moselle, et la nouvelle récolte pour laquelle les cours sur le marché à terme évoluent dans une fourchette de 368 à 375 €/t.