Conjoncture laitière : fin de l’embellie en 2012 ?
À l’heure de la volatilité des matières premières, l’embellie sur les marchés mondiaux des produits laitiers s’est poursuivie en 2011. La conjoncture a stimulé la production laitière dans les cinq grands bassins laitiers mondiaux, sans pour autant satisfaire totalement la demande solvable de pays tels que la Chine, l’Inde ou le Brésil. Les cours mondiaux ne se sont donc pas écroulés, au contraire, ce qui a permis d’observer une convergence des prix du lait mondiaux. L’augmentation a été particulièrement nette au Brésil (+17 %), aux États-Unis (+25 %), mais aussi en Nouvelle-Zélande (+10 %) et en Allemagne (+15 %). Cependant, un retournement de situation pour les mois à venir est à craindre. Les cours du beurre, de la poudre de lait ou du lactosérum ont commencé à baisser. Des stocks privés se sont constitués en Europe. En France, les tendances de marché communiquées par le Cniel pour le deuxième trimestre 2012 font ressortir un prix du lait payé aux producteurs qui pourrait baisser de 1,3 %, après des mois de hausse. Pour Gérard You, de l’Institut de l’élevage, la situation est délicate mais « nous ne sommes pas dans le cas de 2009 où tous les marchés étaient déprimés en raison d’un rebond de la production et de la crise de la demande en Chine ». La demande mondiale reste en effet encore élevée. Mais jusqu’à quand ? Les regards se tournent désormais vers la reprise de la production dans l’hémisphère sud, notamment en Nouvelle-Zélande.