Collecte : pas de raz-de-marée
L'Europe joue finalement la prudence. Sur les deux premiers mois de l'année, la collecte laitière européenne a reculé de 1,24 %. Les éleveurs ont appuyé sur le frein pour éviter des pénalités, notamment en Irlande (-5,52 %), aux Pays-Bas (-2,34 %) ou en Allemagne (-1,58 %), selon le Clal. Avec la fin du système des quotas en avril, certains États membres ambitionnaient d'ouvrir les vannes de la production laitière. Pour autant, après la hausse de 6,4 Mt (4,6 %) en 2014 – année très favorable sur les plans météo et économique – la croissance en 2015 pourrait n'être que d'un peu moins de 1 Mt, à 149 Mt. Le marché mondial est moins demandeur. La baisse des cours du pétrole limite les achats de certains importateurs. Le retour de la Chine sur le marché se fait doucement, la croissance économique restant ralentie. Mais l'Europe étoffe son potentiel. À 23,57 millions de têtes au 1er décembre, l'effectif de vaches laitières était supérieur de 0,4 % à celui de 2013, selon l'Institut de l'élevage, et les réformes sont limitées depuis janvier.
En France, net recul de la collecte au premier trimestreEn févier, le prix du lait français s'établissait à un niveau inférieur de 20 % à celui de 2014. De quoi pousser les éleveurs à modérer leur production : la collecte au premier trimestre a reculé de 3,7 %, soit 245 millions de litres en moins. Au vu des abattages importants ces six derniers mois, le potentiel de production pour l'été devrait être limité. En revanche, les effectifs de génisses se sont étoffés. Si les conditions économiques sont au rendez-vous, 2016 pourrait être l'année de la reprise de la croissance. Virginie Pinson