Cochon de Bretagne vient au secours des paysans vietnamiens
Cochon de Bretagne, marque collective à laquelle adhèrent presque la totalité des groupements de producteurs de porcs La Société Cochon de Bretagne produit 48 000 porcs sous le référentiel éponyme et en commercialise effectivement 35 000. La société possède en outre une certification de conformité de produit depuis juin 2003 sous laquelle 6 500 porcs ont été commercialisés. 15 groupements ont signé la charte d’adhésion à la Cochon de Bretagne et 900 producteurs sont engagés., a donné mardi à Rennes le top départ d’une opération qualifiée d’humanitaire par ses dirigeants : le soutien technique à des populations du nord du Vietnam touchées de façon chronique par la famine et la malnutrition.
Avec son partenaire et relais sur le terrain, Vétérinaires sans Frontières (VSF), Cochon de Bretagne veut aider à la mise en place de femelles reproductrices de la race locale, Mong Cai, dans des villages des montagnes pour « que 3 000 ménages agricoles économiquement très fragiles […] produisent des porcs dans de bonnes conditions», expliquent les deux structures.
Le président de Cochon de Bretagne, Daniel Picart, assure que son conseil d’administration s’est engagé dans la démarche de la manière la plus désintéressée. VSF et Cochon de Bretagne « nous nous sommes rencontrés au salon de l’Agriculture, au moment où nous voulions montrer un engagement citoyen plutôt que de parler tout le temps d’environnement», dit-il.
Depuis sa création en 1983, VSF a mis en œuvre plusieurs de ses programmes à travers le monde avec pour objectif « de former des fermiers compétents en leur apprenant à valoriser l’agriculture et l’élevage ainsi qu’à soigner efficacement les animaux ». Leurs actions ont jusqu’à présent concerné, avant toutes espèces, les volailles et les bovins pour des populations mal nourries du Proche et du Moyen Orient.
Échange de compétences
Premier travail réalisé en 2003 : l’échange de compétences. Deux techniciens, un Breton et un Vietnamien ont échangé leur pays pendant quatre mois afin d’apprendre, observer, noter et mettre à plat les habitudes des uns et des autres.« Le technicien de Cochon de Bretagne a écrit un manuel d’une centaine de pages sur les techniques de production de la truie Moing Cai pour le diffuser auprès des familles une fois qu’il sera traduit, et le Vietnamien est venu se rendre compte de l’organisation de la production, des aspects sanitaires et commerciaux en Bretagne».Au cœur de l’opération : la mise en place de 500 truies en 2004 dans le nord du pays au sein des familles volontaires. Elles bénéficieront d’un suivi sanitaire et de conseils techniques. D’autres projets autour de la truie Mong Cai sont envisagés jusqu’en 2009.
Le financement de l’opération-l'installation d’une truie coûte 15 euros, le revenu mensuel sur place est de 10 euros- devrait être assuré par l’opération « Les éleveurs ont du cœur », du 1er mars au 15 avril, sur les points de vente Leclerc, Intermarché, Système U, Champion et Atac.
Sur chaque barquette de viande de porc Cochon de Bretagne vendue, 1,5 centime sera reversé aux producteurs nord-vietnamiens. L’objectif étant que 3 millions de barquettes soient vendues en un mois et demi. Cependant la crise du marché du porc en France « constitue un frein à la réalisation de tous les objectifs et nous pourrions avoir besoin d’autres mécènes pour 2004 », a souligné Daniel Picart.